Un abonné à Charléty : Acte 4

Publié le 06 octobre 2010 par Supra

Supporter du Stade Français depuis de nombreuses années, j'ai décidé cette saison de m'abonner avec mon père. J'assisterai donc à toutes les rencontres du club de la capitale à domicile, que ce soit à Charléty ou au Stade de France. De ce fait, j'en profiterai pour réaliser de petits reportages tout au long de la saison : des résumés et des analyses de matches avec l'ambiance du stade, des interviews, des portraits...

Après un début de saison prometteur, le Stade Français est retombé dans ses travers, enchaînant trois défaites consécutives. Trop peu entreprenants à Biarritz (19-11, 5ème journée), malchanceux à Perpignan (22-21, 7ème journée), les Parisiens ont surtout connu leur premier revers à domicile contre Brive (27-29, 6ème journée) après avoir pourtant compté jusqu'à 15 points d'avance, et ce à vingt minutes de la fin de la partie. Déjà proche de la correctionnelle contre Castres (40-17 à 40-34 en l'espace de quelques minutes), les hommes de Michael Cheika ont  donc de nouveau sombré après l'heure de jeu contre le CAB. S'agit-il d'un problème physique, mental, d'un manque de concentration ou encore d'une certaine suffisance ? Difficile à dire. Quoiqu'il en soit, après la 8ème journée et sa victoire à Agen (12-27), le Stade Français était englué en milieu de peloton.

Montpellier, la "Galthié touch"

De retour à Charléty après deux déplacements, le club de la capitale était dans l'obligation de s'imposer pour rester au contact des premières places. La tâche s'annonçait ardue contre le leader surprise du championnat, Montpellier.  Le MHR réalise en effet un début d'exercice 2010-2011 tonitruant. Le Racing Métro, Perpignan, Toulouse et Castres se sont tous cassés les dents sur sa défense de fer (moins de 16 points encaissés par match avant la 9ème journée). L'arrivée de Fabien Galthié n'est pas étrangère aux bonnes performances du club héraultais qui pratique pour le moment un rugby très enthousiasmant. L'ex international français retrouvait d'ailleurs Paris sur un banc adverse après y avoir passé plusieurs saisons en tant que joueur (2001-2003) et entraîneur (2004-2008). Des retrouvailles qui se sont avérées être assez compliqués pour l'ancien demi de mêlée.

Une première mi-temps à sens unique

Comme contre Castres ou contre Brive, le Stade Français a réussi une première mi-temps quasi parfaite, profitant de l'étonnante apathie des Montpelliérains qui, réduits à 14 après l'expulsion temporaire de Mirande (7ème), n'ont pas vu le jour durant le premier acte. Signe de la fébrilité de Montpellier, sa défense. Inviolable au cours des trois derniers matches (240 minutes sans encaisser le moindre essai), elle a pris l'eau à Charléty, les Parisiens franchissant trois fois l'en but entre la 14ème et la 35ème minute de jeu (Valançon, Gerber, Southwell). Toujours peu à l'aise dans son jeu à la main, Lionel Beauxis a retrouvé son pied magique comme en atteste son habile coup de pied à l'origine du troisième essai parisien, sa réussite dans ses tentatives (6/8) et ses innombrables coups de pieds de déplacement qui ont permis à son équipe, dominatrice en touche, d'avancer. Malgré une avance conséquente et méritée à la pause (27-3), l'heure n'était pas au trop plein d'optimisme dans les tribunes, le souvenir de Castres mais surtout celui de Brive étant encore bien ancrés dans toutes les mémoires.


Paris se fait encore peur

Et une nouvelle fois, les Stadistes nous ont fait craindre le pire. Certainement durement recadrés par leur duo d'entraîneurs à la mi-temps, les Héraultais sont revenus sur le terrain avec de bien meilleures intentions. Pris à l'impact et privés de ballon en première période, les coéquipiers de Ouedraogo ont été beaucoup plus entreprenants au retour des vestiaires et se sont installés dans les 22 parisiens. Le résultat ne s'est pas fait attendre avec des essais signés Nagusa (49e) et Gorgodze (64ème). L'angoisse est alors montée d'un cran dans le stade. Finalement, les hommes de Michael Cheika, bien que dominés en mêlées fermées, ont résisté au combat physique imposé par leurs adversaires grâce à une défense retrouvée mais également grâce au manque de réalisme du MHRC. Symbole de cette inefficacité, François Trinh-Duc. L'ouvreur n'a pas été à son avantage dans ses tentatives face aux perches (une seule pénalité réussie) ni dans ses choix de jeu. Grâce à cette victoire, le Stade Français revient à cinq points du leader, le Racing-Métro, alors qu'un calendrier démentiel l'attend (réceptions de Toulon et de Bayonne, déplacements à Clermont et au Racing).