Annabeth McNamara et Schiavocampo au Chaff, à Bruxelles, le 6 octobre 2010

Publié le 06 octobre 2010 par Concerts-Review

Finis les concerts en terrasse sur la Place du Jeu de Balle, ballons confisqués par la flicaille, tour de chant dans l'exiguë salle du Chaff.
20h,  Fred Cerise et les artistes terminent le soundcheck.
Mise à feu à 21h
Sous le tableau annonçant la Leffe à 3€:
 Stefano Schiavocampo

Un globe-trotter conçu du côté de Milan, résidant depuis peu dans notre riante capitale, après un séjour prolongé dans la verte Eire ( à Dubb Linn).
Là-bas, le Lombard sévissait dans le milieu artistique ( du côté du Black Loft) sous le patronyme de Steve Slavefield , quand il transformera son nom en sarkozien il sera champ d'esclave, et chez le dikke Bart: Stefaan Slavenveld.
Ce troubadour souriant enchantera le resto pendant une petite demi- heure.
Cinq titres d'acoustic folk atmosphérique, teintés d'esprit sixties et présentés dans un français Carla Bruni.
Une intro souple: 'Words', une mélodie éthérée et ludique proche des titres en anglais d'Angelo Branduardi.
C'est vif, spontané, la voix est claire et force les clients au silence.
'Istanbul' Cap sur le Bosphore sur fond musical radieux.
Du Nick Drake, Jeff Buckley, Devendra Banhart avec une touche méditerranéenne à la Riccardo Cocciante.
'Ropes' au ton dramatique ..while I was sinking you threw me a rope... une tranche de storytelling... they locked me in a cell with a view on the sea... toujours mieux que sur les lieux d'aisance.
L'iode, c'est sain!
grrr.. grrr..grrr ...cose succede... c'est quoi ce grésillement?
Batterie à plat, pis de panaque, je grimpe sur une chaise, je jette le micro et poursuis unplugged.
Excellente idée, les versions épurées sont encore plus profondes!
'Up she flew' accords de guitare ciselés, de jolies vocalises, on va l'accompagner dans les cieux azurés.
Tu viens, Icare?
Le tendre et sensible 'Children's corner' achève cet antipasti savoureux.
Que dit Monsieur Météo?
Le doux zéphir Stefano va égayer cet automne bruxellois!
Annabeth McNamara
Première et seule apparition belge pour Annabeth, qui entame une tournée française.
A green musician, originaire de Prescott, Arizona.
Parents Irlandais.
Un 'real' album 'Extra Orchard' en 2009, mais aussi quelques self-released efforts.
En 55', Miss McNamara s'est fait une trentaine de nouveaux fans: une voix d'une limpidité cristalline, un banjo sobre et juste et, un songwriting digne des plus grandes: Gillian Welch , Lucinda Williams, Kathleen Edwards....
Son neo-folk s'adresse à ton coeur et à tes entrailles.
' Where do you go', on cite la jeune interprète: 'When I sing, life seems happy, like a landscape of harmonies'.
Une description légitime, le timbre pur de Miss McNamara a le don de te transporter loin des contingences urbaines pour te catapulter au beau milieu de la végétation luxuriante d'un jardin d'Eden non vicié.
...you gotta do what you gotta do... nous conseille-t-elle.
'House of cards' proche de l'univers d'Emily Jane White.
Un folk lancinant, profond, poétique... rain is pouring, the old man is snoring... Nursery rhyme apprise de papa et maman?
Comme Supertramp, Peter, Paul & Mary ou Jose Feliciano, Annabeth reprend ces rimes enfantines pour en faire, en les accompagnant d'un banjo poignant, une Appalachian song irrésistible.
'Mr Lady' sera plus guilleret.
'Mother's Brine' une lente et émouvante mélopée, presque murmurée.
De romanesques images traversent la tendre ballade ...there goes a seahorse...there goes a snail..
A la recherche du paradis perdu.
Une version méconnaissable et admirable du 'Oh Boy' de Buddy Holly.
Don't tell him I stole his song, nous confie-t-elle après le gig.
Si Buddy, entouré d'anges, a entendu cette merveille il reviendra faire un tour sur terre pour embrasser Annabeth.
'Mirror eyes' une lovesong minimaliste.

You know, c'est moi qui ait dessiné la pochette de l'album.
Personne n'est surpris, elle est empreinte de la même poésie que ses textes.
'Pura Vida' dream folk introspectif.
'Moon soon summer love gone bad' une romance country imparable.
La suivante fut composée in the middle of the wilderness, l'hallucinant 'Breastbone' .
Du gothic folk d'une beauté hantée.
A nouveau quelques visions profondes... have you ever tasted water pouring from the rocks...
Rêveries d'un païen mystique.
Le complexe 'December Suite' mettra fin au concert.
Le titre démarre en comptine enfantine, le ton change pour virer à la mélancolie, soudain le banjo amorce un galop nerveux, la douce enfant se fait écorchée vive pour hurler... my heart is broken!
Déchirant.
Annabeth McNamara une artiste passionnée et passionnante, une future grande!