Remercier D.ieu

Publié le 09 octobre 2010 par D.ieu Nous Aime...
L’Évangile de ce vingtième-huitième dimanche du temps ordinaire est l’épisode où Jésus raconte sa rencontre avec les dix lépreux (Luc 17, 11-19).
Jésus est en route vers Jérusalem, il sait que ce voyage le conduit à son procès et à sa mort.
Jésus traverse donc la Samarie et la Galilée, dix lépreux viennent à sa rencontre, mais ils restent à distance car Loi leur interdit de s'approcher de quiconque.
D'abord parce que la lèpre est une maladie très contagieuse et d'autre part, elle était, à l'époque, considérée absurdement comme le signe de la malédiction divine, car on croyait qu'elle était le signe du péché.
Les dix lépreux s'arrêtent donc à distance de Jésus et, de loin, ils crient vers lui.
Ce cri et le titre "Maître" qu'ils décernent à Jésus sont à la fois l'aveu de leur faiblesse et de la confiance qu'ils mettent en lui.
Jésus ne bouge pas, ne se rapproche pas d'eux.
Déjà une fois l'apôtre avait raconté la guérison d'un lépreux par Jésus (Luc 5, 12). L'homme était près de lui, Jésus avait tendu la main et l'avait touché pour le guérir.
Cette fois, dans l'épisode des dix lépreux, c'est de loin que Jésus dit aux malades "Allez vous montrer aux prêtres.
Aller se montrer aux prêtres, c'était la démarche que les lépreux devaient faire pour que leur guérison soit officiellement reconnue. Cet ordre de Jésus est donc en soi une promesse de guérison.
On peut rapprocher l'attitude de Jésus dans l'épisode des dix lépreux de celle du prophète Elisée envers Naaman (2 Rois , 5, 14-17).
Elisée non plus n'avait pas fait un geste, il avait simplement fait dire par son serviteur, "Va te baigner sept fois dans l'eau du Jourdain et tu seras purifié".
Dans les deux cas, effectivement, l'obéissance à l'ordre reçu apporte aux lépreux la guérison.
Dans l'épisode des dix lépreux, ils se mettent donc en marche pour aller rencontrer le prêtre, et c'est en marchant qu'ils voient leur lèpre disparaître.
C'est leur confiance qui les a sauvés.
La maladie avait rapproché ces dix hommes mais c'est dans la guérison, ils vont révéler le fond de leur coeur.
Ils ne sont plus dix lépreux, dix exclus, ils sont neuf Juifs et un Samaritain qui était considéré comme un hérétique.
Mais le Samaritain sait que la vie, la guérison viennent de D.ieu.
Alors il fait demi-tour et cette fois, purifié, il peut s'approcher de Jésus.
Luc dit "il glorifie D.ieu à pleine voix" et aussi "il se jette la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce".
Il vient remercier Jésus de lui avoir révélé le moyen d'être guéri, en lui révélant que c'est sa confiance en D.ieu qui l'a guérie.
Le Samaritain se jette aux pieds de Jésus qui lui dit que c'est sa foi en D.ieu qui l'a sauvée, que sa prosternation n'a pas lieu d'être, et que lui, Jésus n'a été que l'intermédiaire, "Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé".
Et Jésus demande "Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à D.ieu".
Que vont-ils en effet faire de leur guérison?
Jésus leur avait dit d'aller se montrer aux prêtres. Ils vont donc aller voir les prêtres pour se mettre en règle avec l'institution religieuse, mais ne pensent pas à d'abord remercier D.ieu.
Ce texte montre que le salut est pour tous les hommes, et que bien souvent ce sont ceux qui sont le plus loin des institutions religieuses, qui l'accueille le mieux.
Le Tanakh, la Bible hébraïque insistait déjà avec force sur l'universalité du salut.
Les Tehilim le disent, "La terre tout entière a vu la victoire de notre D.ieu. Acclamez le Seigneur, terre entière..." (Tehilim (Psaume) 97, 3-4)
Le livre des Rois rapporte la conversion du général syrien Naaman, lui aussi un étranger.
Jésus a d'ailleurs commenté cet événement, "Il y avait beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Elisée ; pourtant aucun d'entre eux ne fut purifié, mais bien Naaman le Syrien" (Luc 4, 27).
Le récit de la guérison d'un Samaritain, d'un hérétique rappelle que le salut est offert à tous les hommes sans exception. Pour cela il faut rendre grâce à D.ieu de ses bienfaits.
Et ce sont bien souvent les pauvres qui ont le coeur le plus ouvert à la rencontre de D.ieu et non les puissants, ceux qui ont l'argent et le pouvoir.
Jésus par ses enseignements entraîne vers D.ieu tous ceux qui le cherchent sincèrement, avec humilité.