L’homme est il l’ennemie de la nature ?

Publié le 10 octobre 2010 par Marx


   C’est ce que laisse à penser une forme d’écologistes. Tous les autres sont des ennemis de la nature , sauf eux , bien entendu. Eux seuls auraient pris conscience et il est de leur devoir de venir sur terre afin de livrer le nouvel évangile. Enfin, la vérité révélée par quelques illuminés investis dans de divines révélations.
   L’homme fait bien parti de la nature, dont il est le produit, comme toutes les espèces existantes. C’est une animal social. Les autres animaux, vivent sur la nature et ne la respecte pas plus que l’homme ou la femme en général. Il peut dévorer son biotope et disparaître ensuite, la nature elle même  lui rappelle ses limites. Qu’il y ait surnombre de cervidés dans une forêt et cette dernière disparaît , abroutie , du moment qu’il y a déséquilibre entre une population et la quantité de nourriture disponible et son renouvellement. Les vieilles tribus humaines, à l’époque du communisme primitif, vivaient exclusivement de ce que leur procurait la nature. Elles changeaient d’endroits au fur et mesure de leurs besoins. L’impact de ces tribus était somme toute minimes sur la mère nourricière, tant les populations étaient faibles. Les populations se multiplient et les besoins avec, jusqu’aux premières divisions du travail. Accumulation en prévision des mauvaises saisons et esclavage vont de pair. De l’échange à la monnaie, l’accumulation prend une nouvelle dimension. Il ne s’agit plus simplement de survivre mais bien de s’enrichir. Le chef s’enrichit et le chef devient riche. L’argent devient un moyen de domination et c’est en fonction de ce concept que s’opèrent au fur et à mesure dans l’histoire les différentes divisions du travail. La force de travail et la nature sont les deux choses exploitées par celui qui domine , commande et décide en fonction , non pas des besoins des femmes et des hommes mais de ses intérêts directs et immédiats. L’homme cette étrangeté abstraite est doté d’une conscience va progressivement échapper à la nature de la période du communisme primitif, dont l’horizon était celui de sa tribu ,pour, avec les différentes divisions du travail et des taches dévolues ,évoluer au rythme des nouveaux rapports de production. Non seulement il pense que la nature lui appartient, il se l’approprie, les plus forts et les plus violents, qui sont une minorité. Les autres , esclaves, soldats servent à ses desseins. Apparaissent les prolétaires, ils n’ont rien que leur force de travail à vendre pour subsister. Ils accomplissent des taches à la demande, à la journée, à la saison, rarement à demeure, les esclaves sont là pour çà. Les hommes de métier courent les routes à la recherche d’occupation contre  repas. Parfois si le maître est content de quelque pièce de monnaie. L’idéologie dominante du moment est conforme à la façon de produire, l’esclavage paraît naturel malgré quelques révoltes et épisodes sanglants.
   Exploiter les richesses naturelles et les hommes, conduit à aller toujours plus loin de découvertes en découvertes, afin de piller et d’accumuler. C’est ainsi que progressivement va se développer le capitalisme. Esclavage, pillage, vol, occupation de terres, sont à l’origine du capitalisme. Au fur et à mesure, l’économie vivrière et respectueuse de la nature disparaît pour laisser place à une économie marchande pour qui seuls les intérêts et les profits comptent. L’homme prélevait selon ses besoins immédiats en prenant soin au renouvellement des produits comme d’une assurance sur l’avenir. Cette assurance est devenue sonnante et trébuchante en profits et accumulation en exploitant la force de travail de ceux qui ne possédaient rien d’autre.
   L’homme n’est pas un ennemie de la nature, il en est. C’est son organisation  en une forme de société imposée par la violence des plus forts, minorité, aux plus faibles , la majorité, aux fins d’enrichissement et de domination, qui pille la nature. Curieusement ces écologistes là ne remettent pas en cause l’organisation humaine. Ils mettent en cause les comportements individuels , qui ne sont que le produit du système et non l’inverse, en niant les rapports collectifs. Cloisonner les « individus » sans tenir compte des rapports collectifs c’est nier l’existence même de toute société humaine et c’est la tache actuelle du néo libéralisme. L’environnement social et ses produits est nié par certains écologistes au même titre que le néo conservatisme. Il existe bien une forme d’écologie punitive qui ne tente d’ailleurs que de complexer et de culpabiliser les plus faibles, comme hier les religions sur la masturbation, sans pour autant dénoncer les orgies des puissants. Forts avec les  faibles  et faibles face aux forts.
   Il peut y avoir une forme d’écologie fascisante, comme par exemple en Italie de Mussolini, de Franco en Espagne, Hitler en Allemagne ou encore de Staline en URSS. Chacune de ces dictatures ont crée des parcs nationaux, de véritables sanctuaires. La chasse était interdite partout, sauf pour les dignitaires du régime et ses « Grands ». A la fin de ces dictatures, les animaux sauvages foisonnaient, mais la condition humaine était pitoyable. Le capitalisme moderne, fait la même sélection, mais par l’argent et non plus par le rang. Pendant qu’on explique au bon peuple qu’il ne compte pas et qu’il n’a pas droit au chapitre. Il faut être riche ou s’être auto proclamé spécialiste sur la question. Ces derniers servent d’inquisiteurs publics sans même que la bourgeoisie le leur demande. Ceux qui subissent sont les principaux accusés et les « riches ricanent de nos faiblesses » (Marceau Pivert).
   Les rapports et le mode de production et d’échange ne sont jamais remis en cause par ces tartuféraires , sinon la consommation qui n’est que le produit de l’offre. La critique ne s’adresse pas , bien entendu au triage des déchets, là où la possibilité existe. Il n’est qu’un petit nombre de pays où la collecte existe, ce qui démontre que l’organisation de la société est aussi fondamentale . Et puis il y a des pays où les citoyens n’ont rien à jeter et rien à acheter faute de moyens et en dehors des merdes que veulent bien leur consentir les pays ou le capitalisme est plus développé.
   L’écologie ne peut faire l’économie de l’anticapitalisme, au risque de ne ressembler qu’à une enième inquisition et semer les mêmes peurs. Tous coupables à priori, et bien non, il ne peut y avoir d’inquisition permanente. Et bien non l’homme et la femme  ne sont  pas coupables de ce qui est imposé par un système tenu par un petit nombre qui décide en fonction des ses intérêts et des profits à réaliser. Ce petit nombre est identifiable, c’est la grande bourgeoisie, une classe qui domine et impose à l’autre classe de ceux qui ne possède ni ne décide.
   Ce n’est pas l’ouvrier de BP qui est responsable de la dernière marée noire ni qui décide où forer et quelle quantité extraire, ni sur le choix des outils et des matériaux. Ce n’est pas le bûcheron qui décide de couper la forêt primaire pour planter cette merde de palmier à huile. Ni de déverser du poison ici et là . L’ouvrier n’est pas maître de sa fabrication, il exécute, contre un salaire. Mais soyons sur d’une chose que si la pollution peut permettre de développer une industrie de dépollution gratifiante, le capitalisme développera l’un sans modifier l’autre, car seul le profit compte. Le mal fait on dépollue, c’est tout bénéf et les citoyens paieront deux fois, l’une pour les dégâts causés et l’autre pour dépolluer.
   Il existe bien quelques alternatives, ici et là mais rien de massif, rien à la dimension des enjeux Et si il y a du fric à faire, le capitalisme fera illusion en captant un autre marché aussi dégueulasse que le précédent. Que de contradictions pour raser des maquis et leur bio diversité pour implanter des panneaux solaires, noyer des vallées, défigurer des paysages avec des éoliennes. On nous présente cela comme un progrès, après avoir défendu la nidification des courlis et l’inverse et son contraire, dont les effets sont les mêmes qu’un cataplasme sur une jambe de bois.
   Qu’il faille défendre l’environnement, parfaitement, en s’attaquant d’abord aux causes réelles. L’environnement subit les appétits des requins de la finance, les femmes et les hommes aussi, les petits, ceux qui n’ont rien et en plus on leur fait bouffer de la merde, de produits pollués, dévitaminés et de plus en plus chers. Et puis comment une minorité peut elle faire accepter à tous les autres, l’inacceptable et cela depuis la première division du travail, en replâtrant les conséquences avec l’aide d’ingénus. Chaque système a eu les siens. Toujours le même système  sauf qu’il a décidé d’aller  beaucoup plus loin et plus vite et de là sa nouvelle question, « comment le faire accepter ». Il a trouvé des alliés de circonstance.
   En cherchant bien je n’ai pas trouvé l’homme, le sujet, l’unique, mais j’ai rencontré la multitude des produits de la société dans laquelle ils vivent et évoluent, différents selon les endroits et de la conscience qu’ils en ont. Jusqu’à présent les hommes et les femmes ont toujours souhaité plus de justice, surtout quand ils subissaient directement l’injustice. Ils s’organisaient comme ils le pouvaient. Les excès des uns  engendraient la réaction d’autres, sans pour autant en connaître les causes premières, comme la volonté de vivre mieux pour soi ou pour les siens, comme l’explique Jaurès dans son Idéalisme dans l’histoire a toutefois une limite, c’est  que dans le même temps , l’égoïsme cultivé par la classe dominante prend place dans les réactions, c’est la démonstration pratique du capitalisme dans sa forme actuelle.
   «  L’homme détruit la nature » . Cette phrase contient déjà une forme d’égoïsme et peut être prononcée par n’importe qui, sans se sentir pour autant concerné  dilue les responsabilités réelles. Elle dédouane totalement le système capitaliste, ses rapports de production et d’échange , sa course au profit et son accumulation éhontée. Reste à préciser ce qu’est cette abstraction , l’homme. C’est une autre question.