Un séjour automnal à Londres comprend toujours la visite de l’exposition des artistes sélectionnés pour le Turner Prize de l’année, bon baromètre des tendances britanniques du moment (à Tate Britain jusqu’au 3 janvier).
Cette année, je suis passé très vite devant les grandes peintures narratives de Dexter Dalwood, très représentatives de tout ce que je déteste dans la peinture actuelle, pompeuse et inintéressante. Je n’ai guère apprécié les vidéos du groupe Otolith, revisites confuses de Chris Marker et de Satyajit Rai sur une multitude confuse d’écrans à ne savoir où donner de la tête. L’installation sonore de Susan Philipsz est très belle, l’artiste chantant a capella une mélodie amoureuse écossaise en trois versions. J’avais, la veille, parcouru la City, désertée le dimanche, où, sous les auspices de Artangel, la voix de Susan Philipsz résonnait dans des endroits reculés, entre banques et compagnies d’assurance, évoquant la vie de ce quartier au XVIème siècle, chansons tristes, hymnes religieux ou rengaines des marchandes d’huitres: comme une promenade archéologique, faisant revivre ce qui n’est plus. Je l’avais découverte à Münster, au dernier Skulptur Projekt.
Photo courtoisie Tate Britain, Lisson Gallery et l’artiste.