Elle s'appelait Sarah

Par Ffred


L'histoire
Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur l'épisode douloureux du Vel d'Hiv. En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille qui avait 10 ans en juillet 1942. Ce qui n'était que le sujet d'un article devient alors, pour Julia, un enjeu personnel, dévoilant un mystère familial. Comment deux destins, à 60 ans de distance, vont-ils se mêler pour révéler un secret qui bouleversera à jamais la vie de Julia et de ses proches ? La vérité issue du passé a parfois un prix dans le présent...

Mon avis
C'est la seconde fois cette année que la rafle du Vel d'hiv est au cœur d'un film. Après La rafleRoselyne Bosch tirait trop sur la corde sensible, Gilles Paquet-Brenner étonne avec ce très beau film. Surtout que lui, il fait dans la sobriété. Cela n'a pas toujours été le cas. Après un très prometteur premier long métrage Les jolies choses en 2000, c'est parti en vrille ensuite. Il fait preuve ici d'une grande maturité et d'une belle maîtrise. Les deux récits se répondent avec justesse à travers le temps s'imbriquant pour former une enquête presque passionnante. La forme reste très sage, voir académique, mais c'est peut être juste ce qu'il faut pour ce type d'histoire chargée d'émotion. En tout cas c'est fait avec tact et sensibilité, petites touches délicates touchant au cœur sans que l'on s'en aperçoive vraiment. Magnifiquement porté par un casting parfait avec à sa tête la reine Kristin. Comme toujours elle est formidable. Belle et lumineuse, elle traverse et porte le film avec une grâce inégalée. A noter les belles apparitions de Michel Duchaussoy, Niels Arestrup, Dominique Frot, Gisèle Casadesus, Frédéric Pierrot et l'étonnante et prometteuse jeune actrice Mélusine Mayance vue dans le Ricky d'Ozon où elle était déjà très bien. Belle partition aussi d'un acteur américain star des années 80 Aidan Quinn.
Très différent de La Rafle, mais surtout beaucoup plus sobre, Elle s'appelait Sarah est un beau film. Une bonne surprise de la part de son metteur en scène Gilles Paquet-Brenner. Une mise en scène sans surprise mais simple, un scénario qui tient la route, une interprétation magnifique. Trois bonnes raisons d'aller voir ce beau film touchant et émouvant.