Les Arts décoratifs japonais face à la modernité 1900/1930

Publié le 14 octobre 2010 par Mpbernet

Comme tout un chacun, je savais que l'art et l'esthétique japonais avaient influencé les artistes européens au tournant du XXème siècle. Les Impressionnistes, Van Gogh, entre autres....Ce que j'ignorais, c'est le choc en retour que l'Art Nouveau en 1900 puis le style Art déco, magnifié lors de l'exposition de 1925 à Paris, ont produit sur les artisans et créateurs japonais.

Cette exposition nous présente 80 objets caractéristiques de cette influence, en particulier des boîtes à compartiments superposés en laque, telle cette superbe boîte à rehauts de nacre et au motif de coq...ou ce nécessaire à écrire au décor de lapin de la lune de Yûkichi Kamisaka (ère Taishô 1912-1926), des vases en porcelaine ou en céramique très largement inspirés de l'Art Nouveau, des textiles teints - merveilleux kimonos imprimés dont un rebrodé de chrysanthèmes, des objets destinés à recevoir des compositions florales, carrément constructivistes, une horloge qui fait immédiatement penser aux décors de Sonia Delaunay....

Après l’ère Meiji (1868-1912), les arts décoratifs japonais connaissent une période d’intense production. L’influence des mouvements occidentaux est énorme : le Japon s’approprie l’Art nouveau et l’Art déco mais conserve sa sensibilité propre. Au début, les objets japonais rencontrent un vif succès en Occident. Le japonisme est à la mode. Cependant, la facture ne tarde pas à se faire plus grossière, et l'intérêt de la clientèle occidentale décline. Le gouvernement japonais va prendre les choses en mains et participe activement aux expositions universelles.

En 1925, le Japon présente de nombreuses créations à Paris. Un important groupe d'artistes japonais fait le voyage. Dès leur retour au Japon, ils diffusent ce nouveau style dans tout le pays. Artistes du dessin, comme Chû AsaÏ, céramistes du groupe Yûtô-en, artisans sur laque du cercle Kyôshitsu-en adaptent les motifs de l'Art Nouveau aux formes traditionnelles. A la veille de la seconde guerre mondiale, c'est une  nouvelle génération d'artistes se libèrent des traditions. Ils créent ainsi le groupe "sans moule" ou Mukei....

Moi qui suis une passionnée de l'Art Nouveau et des estampes japonaises, rien ne pouvait plus m'intéresser que cette courte mais belle exposition.

A la Maison de la Culture du Japon à Paris jusqu'au 23 décembre. Ouvert du mardi au samedi (sauf jours fériés) à partir de midi, 101bis, Quai Branly, Paris 15°, 5€.