Un seul Scott vous manque et Tree Hill est dépeuplé

Publié le 14 octobre 2010 par Poclatelephage
Sachez en préambule que ce post est maudit, je l'avais rédigé dans les règles de l'art, ce matin, et mon ordinateur qui a pris sur lui de redémarrer me l'a avalé. Ne me parlez pas de sauvegarde automatique, celle de cette saloperie d'Open Office s'actionne trop tard pour avoir pu me sauver la mise et non je n'avais pas pensé au préalable à l'enregistrer non plus.
Ce qui est savoureux, c'est qu'en plus je répugnais à écrire ce billet sur la septième saison des « Frères Scott » diffusée en ce moment...
Pour en venir à mon sujet, la septième saison des « Frères Scott » réussit l'exploit extraordinaire d'être plus navrante que la sixième, qui n'était déjà pas terrible. Pour mémoire, dans la précédente, pas un mais bien deux psychopathes s'attaquaient à nos héros adorés : la baby-sitter hystérique et le tireur fou.
Mais là où la septième saison devient terriblement atterrante c'est qu'il manque désormais deux personnages clés de la série, l'un des Frères Scott et Peyton, la quadragénaire tourmentée, qui avait réussi miraculeusement dans la précédente saison à reconquérir son Lucas et surtout à monter son label musical indépendant très performant. Après avoir eu un bébé de son chéri, elle a donc préféré fuir Tree Hill et sa cohorte de psychopathes assoiffés de sang, en sa compagnie.

Il nous reste donc un Scott, Nathan, sa femme, son fils, Brooke et cette mocheté de Micro, du casting originel. J'ajouterai bien Skills, mais il ne sert définitivement à rien.
Qu'à cela ne tienne, les scénaristes ont intégré deux nouveaux mâles et une fille, dans la bande de Tree Hill. Les deux garçons, qui sont respectivement l'agent de Nathan et le copain scénariste de Brooke apparu déjà dans la précédente saison, sont tous les deux les sosies officiels de Lucas, et ils sont tellement charismatiques, que je les confonds encore. Pour les filles, la sœur d'Haley, qui pourrait être sa jumelle dans la vraie vie, remplace Peyton. Des personnages secondaires sont également venus faire nombre mais ils sont tellement inintéressants et semblables que je ne vais même pas prendre la peine de les évoquer.
Pour les intrigues, les scénaristes ont renoncé, au moins pour la première partie de saison, aux fous dangereux. Nathan est pris au piège par une bimbo qui prétend, la salope, porter son enfant. Mais le beau basketteur s'en défend et il a raison, car elle a tout inventé et nous l'apprenons grâce à l'infâme Dan, en quête de rédemption. Le super vilain de Tree Hill, qui souvenez-vous, souffre du cœur et avait vu l'organe sain qui devait lui être greffé par la suite bouffé par un chien, cherche en effet à se racheter pour ses péchés – avoir tué son frère et jamais reconnu son deuxième fils, entre autres... Cette malheureuse histoire a une incidence sur la carrière, déjà maudite, de basketteur de Nathan, puisqu'il perd son club et que son nouvel agent – il se brouille a priori avec l'ancien qui couche avec la sœur de sa femme qui n'est pas encore divorcé – veut l'envoyer en Espagne, ce qui s'apparente pour lui à l'Ouzbékistan.
Brooke, elle, se galère avec sa vie amoureuse. Le sosie de Lucas n'est en effet pas pressé de l'épouser et en plus la pauvre fille découvre qu'elle est stérile.
Micro est toujours laid et sort encore avec Mylie, qui en enlevant ses lunettes, a découvert qu'elle pouvait être mannequin grande taille pour la nouvelle ligne de vêtements de Brooke. Mais patatra, les paillettes et le strass lui montent à la tête et cette idiote veut maigrir, boit et se drogue, influencée en cela par un autre nouveau personnage sans intérêt, de petite starlette du cinéma qui travaille avec le chéri de Brooke à l'écriture d'un scénario.
L'agent de Nathan sort donc avec la sœur d'Haley qui vient de quitter son mari, mais il est hanté par le souvenir de la femme qu'il a aimée et qui est morte.
J'allais oublier qu'Haley a repris sa fabuleuse carrière de chanteuse et gère en parallèle le label créé par sa copine Peyton.
Le petit Jamie apparaît, lui, de temps en temps pour évoquer Tonton Lucas...

Voilà, les intrigues mauvaises sont en plus portées par des acteurs au top de leur forme. Nathan, qui perd chaque jour un peu de son modjo d'antan, est mono-expressif et comme il ne tombe plus jamais le tee-shirt, on s'en rend un peu trop compte. Les autres personnages sont interchangeables ou transparents, comme cette pauvre Haley qui ne sert à rien et que le pur Nathan répugne en plus à tromper. Brooke s'est empâtée, je sais, c'est moche de l'écrire mais c'est la vérité.
Sans sexe et sans personnages sexys, « les Frères Scott » moins un frère perd beaucoup de son charme.
En plus, il faut bien le dire, cette espèce de manie qu'ont les scénaristes de vouloir que leurs héros aient une carrière extraordinaire est un peu épuisante.
Souvenez-vous de vos années lycée, parmi vos anciens condisciples, comptez-vous l'équivalent d'Olivia Ruiz, de Guillaume Musso, de Tony Parker et de Pascal Nègre ? Non, au mieux, vous avez partagé le même self que Martine grande gagnante de la semaine d'un « dîner presque parfait » à Bourg en Bresse, qu'Emmanuelle, future tentatrice sur Virgin 17, ou que Nathalie qui a été finaliste deux jours consécutifs à « questions pour un champion ».
« Les Frères Scott » ont raté le virage du lycée. L'idée d'escamoter la fac n'était au fond pas idiote, mais retrouver tous les personnages, cinq ans après, dans des carrières extraordinaires de productrice de disque, chanteuse, basketteur de la NBA et auteur à succès est risible. Rory Gilmore a beau être sortie quasiment major de Yale, elle ne travaille pas pour le New York Times...mais pour un site web de seconde zone.
En plus, les scénaristes ne savent clairement pas quoi faire de leurs boulets de personnages. La série aurait du s'arrêter aux quatre années de lycée.
Bref, du coup, j'en suis venue à réfléchir et je désire proposer aux producteurs hollywoodiens qui me lisent une nouvelle série réaliste, antithèse des « frères Scott », où les héros du lycée, en général des branleurs de première dans mon souvenir, sont devenus ce qu'ils étaient destinés à être, soit pas grand chose. Dans « Friends », quand Monica retrouve Chip', il travaille toujours à la caisse d'un cinéma et conduit sa vieille moto, je voudrais creuser cette idée. De mon côté, je me souviens que « biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip », star du collège, est devenue gendarmette, que « biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip », roi de la popularité au lycée, doit pointer au Pôle Emploi....