Un conte burundais

Publié le 16 octobre 2010 par Richardlefrancois

(extrait de «Vieillesse et culture
Du bon usage des personnes âgées»,par
Léandre Nshimrimana)

Ce conte burundais, raconte l’auteur de l’article, évoque le souci des anciens de la famille. Si nous ne pouvions les
soigner par amour, au moins devrions-nous le faire par intérêt ?


Un vieil homme, n’ayant plus la force de cultiver sa terre, avait
trouvé refuge chez son fils. Mais ce dernier le maltraitait, l’accusant
de consommer son maïs sans rien lui rapporter en retour, de n’être
qu’une bouche inutile. Non seulement il lui donnant très peu à manger,
mais il le servait dans l’écuelle de son chien. Et quand le vieillard avait
fini de manger, son fils lançait avec mépris l’écuelle dans un coin, avec
le pied, sans la nettoyer.

Ayant remarqué cela, son propre fils – le petit
fils du vieillard – se mit à s’occuper avec beaucoup de soins de
l’écuelle. Chaque fois que son grand-père avait fini de manger ses
quelques graines de maïs, le petit garçon prenait l’écuelle, la nettoyait
avec soins, et la rangeait dans un coin sûr.


Son père, intrigué, finit par lui demander : « Mon fils, pourquoi
t’occuper de cette écuelle ? Ton grand-père est un fardeau pour nous,
il ne veut pas mourir, il ne mérite pas que tu lui consacres autant
d’attention ».
Et son fils répondit :
– « Ce n’est pas pour mon grand-père que je fais cela, mais bien
pour toi ».
– « Pour moi ? »
– « Absolument, répondit le fils. J’aurai besoin de cette écuelle,
quand tu seras vieux! »
À partir de ce jour, le fils traita son vieux père avec le plus grand
respect !