Léon Deubel. Poésies (1905).

Par Bruno Leclercq

Trouvé ce samedi :
Léon Deubel : Poésies (1905). Lille, Le Beffroi, 1906, in-8, 80 pages. Frontispice de Louis Bozon. 30 exemplaires sur Hollande.
Léon Deubel (1879-1913). II se suicida en se jetant dans la Marne en 1913. Après avoir été révoqué de l'éducation nationale, il vivait dans une misère noire. Il fut fondateur de la revue Lilloise le Beffroi. On lui doit : Le Chant des routes et des déroutes, Sonnets intérieurs, Vers la vie, Poésies, Régner.
Ma Souffrance
Ma souffrance n'est pas de celles qu'on diffame
Ni de celles que trompe un facile plaisir ;
Elle a le front de ceux qui vivent sans désir
Et ne s'endort jamais sur l'épaule des femmes.
L'orgueil qui la nourrit sans cesse de sa flamme
Et fait luire à ses yeux tous les trésors d'Ophir
L'exalte à des sommets pénibles à gravir
Qui menace l'azur natal qu'elle réclame.
Mais les plus fiers essors sont captifs de Demain,
Et farouche, impuissant et cruel, de ces mains
Frémissantes encor d'avoir tenue la Lyre,
J'offre au ciel fulgurant qui châtia Sodome,
Et voua Prométhée à l'éternel martyre,
L'invincible douleur de ne rester qu'un homme



Voir :
Léon Bocquet : Léon Deubel roi de Chimérie. Bernard Grasset, La Vie de Bohème, 1930, in-12, 280 pp., portrait frontispice.

Léon Deubel dans Louis Pergaud : Mélanges. Mercure de France, 1938, in-12, 284 pp.
Aux mêmes éditions du Beffroi : Hector Fleischmann: Des Glaives pour la gloire.
Le Beffroi
(1ère, 2ème, 3ème, 4ème partie)