Jésus est sur le "chemin de Jérusalem", il marche vers sa mort.
Peu de temps auparavant, les disciples ont imploré Jésus "Augmente en nous la foi", ce qui traduisait bien leur détresse. Et juste avant cette parabole, Jésus a parlé longuement de la venue du Fils de l’homme.
Le Fils de l’homme, c’est celui qu’on attend justement pour la fin du monde.
Dans le livre de Daniel, le prophète a la vision d’un fils d’homme.
Le Fils de l’homme vient sur les nuées du ciel, il est admis près du trône de D.ieu et il reçoit la royauté sur toute la création. Cette vision se réalisera à la fin du monde.
D.ieu règnera enfin sur toute la création et le Fils de l’homme règnera avec lui.
Jésus parle souvent dans les Évangiles du Fils de l’homme et s'y identifie.
Ses interlocuteurs ne savent peut-être pas quoi penser quand Jésus parle ainsi, mais ils entendent ce message de victoire définitive.
ils ont bien besoin d’être rassurés.
On est donc dans une atmosphère de fin du monde. on trouve dans le texte le thème du jugement, "D.ieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit?"
La reconnaissance du Samaritain lépreux, le seul qui remercie D.ieu de sa guérison préfigurait l’entrée de tous, même des païens, dans le Royaume.
Les Pharisiens ont fort bien compris tous ces enjeux puisque, aussitôt après la guérison des dix lépreux, ils demandent à Jésus "Quand donc vient le Royaume de D.ieu?" et Jésus répond par tout un discours sur la venue du Fils de l’homme.
Jésus raconte cette petite histoire, celle de cette veuve qui poursuit le juge de ses réclamations jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle attend.
C’est elle que Jésus nous donne en exemple.
Elle est d'abord l’exemple de l’humilité. Elle importune le juge parce qu’elle est dans le besoin.
Car la première condition pour participer au Royaume de D.ieu, c’est de reconnaître notre faiblesse, notre pauvreté, "Heureux, vous les pauvres, le Royaume de Dieu est à vous" (Luc, 6).
Elle est ensuite l’exemple de la persévérance.
On peut rapprocher cette parabole du texte de Shemôt (Exode) 17,8-13.
Dans la plaine Josué livrait un combat difficile contre les Amalécites qui avaient attaqué le peuple par surprise. Pendant ce temps, au sommet de la colline, Moïse, priait obstinément, sûr d’obtenir le secours de D.ieu, et soutenu par ses aides, il avait tenu bon jusqu’au coucher du soleil.
La force de Moïse était la certitude que D.ieu voulait le salut de son peuple.
On ne doit pas se décourager dans notre attente du Royaume de D.ieu, on doit garder la foi.
La foi est toujours un combat, une épreuve d’endurance.
L'attente du Royaume paraît tellement interminable. D.ieu est-il vraiment au milieu de nous?
Nous sommes aussi démunis que la veuve de la parabole. Il nous faut être aussi obstinés qu'elle, "Il faut toujours prier sans se décourager".