Le Monde de Narnia, Tome 6 : Le Fauteuil d'argent de C.S. LEWIS

Publié le 17 octobre 2010 par Melisende
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Le Monde de Narnia, Tome 6 :
Le Fauteuil d'argent

de C.S. LEWIS

(Lecture Commune)Editions Gallimard Jeunesse,
2005, p. 139
Première Publication : 1953



 

Clive Staples Lewis, plus connu sous le nom de C. S. Lewis, né le 29 novembre 1898 et mort le 22 novembre 1963, était un écrivain et universitaire irlandais. Il est connu pour ses travaux sur la littérature médiévale, ses ouvrages de critique littéraire et d'apologétique du christianisme, ainsi que pour la série des Chroniques de Narnia parues entre 1950 et 1957.

Il était un ami très proche de J. R. R. Tolkien, l'auteur du Seigneur des anneaux, aux côtés duquel il a enseigné à la faculté de littérature anglaise de l'université d'Oxford ; ils faisaient tous deux partie du cercle littéraire des Inklings

Les œuvres de C. S. Lewis ont été traduites en plus de 40 langues et le recueil des Chroniques de Narnia s'est vendu à plus de 120 millions d'exemplaires dans le monde et continue à se vendre au rythme de plus d'un million d'exemplaires par an. Le Monde de Narnia a également été adapté à plusieurs reprises au théâtre et au cinéma.

Les Autres Tomes du Monde de Narnia :
- Tome 1 : Le Neveu du magicien -
- Tome 2 : Le Lion, la Sorcière blanche et l'Armoire magique -

- Tome 3 : Le Cheval et son écuyer - - Tome 4 : Le Prince Caspian - - Tome 5 : L'Odyssée du Passeur d'Aurore - - Tome 7 : La Dernière bataille -
 

Résumé trouvé sur Amazon :
   Pour Jill et Eustache, la vie et l'école est dure ! Un jour, voulant échapper et d'autres élèves qui les brutalisent, ils ouvrent la petite porte du jardin. Au lieu de la lande morne et grise, ils découvrent une contrée radieuse, le pays d'Aslan, le grand Lion. Celui-ci leur confie une mission : retrouver Rilian, prince héritier de Narnia, enlevé des années plus tôt par un horrible serpent.

Avis personnel :

   J’ai terminé la lecture de ce sixième opus il y a presque deux semaines maintenant. Autant le dire tout de suite, j’ai mis un temps fou à en venir à bout et aujourd’hui, écrire ce billet se révèle très difficile. C’est presqu’une torture de lire et chroniquer les tomes de C.S Lewis… alors heureusement qu’il ne reste plus qu’un tome après celui-ci, que je sois enfin débarrassée ; car, pour parler franchement, si les tomes étaient plus nombreux et si je n’avais pas le gros pavé qui les rassemble tous, jamais je n’aurais été jusque là ! Et je suis en pleine interrogation : comment cette saga a pu se placer si haut dans le monde de la fantasy ? Sincèrement, je trouve ça désagréable à lire et niveau « originalité », j’ai vu beaucoup mieux… sans compter sur les prises de parties de l’auteur : insupportables ! Bref, pour ceux qui se posent encore la question, lancez-vous plutôt dans du Pullman, Bottero ou un autre auteur « jeunesse » (bien que j’ai des doutes quant au public visé par Pullman, mais bon, c’est une autre histoire !)… ou alors contentez-vous des adaptations de Disney…
   Jill Pole est dans la même école que le jeune Eustache Clarence Scrubb (le cousin des quatre Pevensie). Les deux camarades se retrouvent dans le monde de Narnia en voulant échapper aux brutes de leur établissement scolaire. Aslan indique à Jill ce qu’elle doit faire pour ramener la paix et le bonheur à Narnia : elle doit suivre des signes pour retrouver le prince Rilian (fils du roi Caspian), disparu une dizaine d’années plus tôt. Les deux adolescents trouvent un allié sur leur chemin : Puddlegum (un « touille-marais ») et tous les trois se lancent à la poursuite du prince Rilian et de la méchante sorcière qui l’a enlevé. Ils découvrent de nouvelles régions, de nouveaux « peuples », manquent évidemment la plupart des signes et foncent tête baissée dans les pièges qu’on voit pourtant venir à des kilomètres… Mais nous sommes à Narnia, tout est bien qui finit bien !
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   Commençons par ce qui m’a le plus déplu dans ce sixième opus, pour terminer sur une note plus « positive ». Autant j’appréciais assez la petite Lucy Pevensie, autant les trois héros de ce volume sont bons à jeter ! Mais qu’ils sont stupides ces mioches et ce « touille-marais » ! Pas fichus de se souvenir et de repérer quatre malheureux signes ! Et quand une femme louche les envoie au festin de toute une communauté de géants, ils ne voient même pas le gros panneau attention qui clignote au dessus ! Bon sang mais on n’a pas idée de foncer tête baissée dans des pièges aussi gros ! Et quand ils croisent la dite-femme étrange en compagnie d’un homme silencieux en armure, ça ne fait pas tilt que ceux sont les deux personnes qu’ils recherchent depuis le début… Des QI d’huîtres… Affligeant, je vous dis… Quant au « dénouement », forcément, la femme est censée être la sorcière la plus puissante du pays (aussi puissante que la sorcière blanche du deuxième tome), mais évidemment, deux gamins stupides en viennent à bout… mais oui, on y croit !
   Autre point de plus en plus gênant : les idées de C.S Lewis. La femme, c’est bien connu, c’est le Mal absolu, c’est pas beau et c’est méchant. Alors forcément, la méchante sorcière est très méchante et a ce côté reptilien (Mélusine ?) très biblique (ah ben oui, on le sait que cette idiote d’Eve a croqué dans la pomme à cause d’un méchant serpent !) ! Forcément, Jill et Eustache sont dans une mauvaise école, et cet établissement expérimental est mauvais car, tenez-vous bien, on n’y lit pas la Bible… et, ô sacrilège, le proviseur est une femme ! A côté de ça, Aslan c’est le bien incarné, il est beau, lumineux et magnifique et il résout tout en un tour de main (d’ailleurs, je me demande encore pourquoi ces aventures ont lieu, vu que le grand lion peut résoudre ça en deux temps trois mouvements ! Ah mais oui, c’est pour mettre les petits jeunes à l’épreuve et leur mettre du plomb dans la cervelle… soit dit en passant, il y a du boulot !).
   Du côté du style, c’est toujours la même chose : les dialogues sont la plupart du temps niais et complètement inutiles. Et qu’est-ce que c’est que cette nouvelle manie qu’ont les enfants de s’interpeller en utilisant leur nom de famille ? « Hey, Pole ! », « Hey, Scrubb ! »… C’est sûr que deux amis se parlent de la sorte… Bon, en revanche, je ne sais pas si j’étais dans une « bonne » phase ou si l’auteur a fait des « progrès », mais je n’ai pas eu trop de mal à m’imaginer les lieux décrits et les différentes scènes (sauf en ce qui concerne le physique des personnages humains (comme d’habitude), impossible de savoir si Jill est brune ou si c’est une blondinette… la future adaptation me le dira, si adaptation il y a !). Heureusement, le format du texte est toujours le même : 16 petits chapitres pour un total de 140 pages environ… je remercie C.S Lewis de nous avoir épargné une centaine de pages en plus !
   Malgré tous ces défauts la plupart du temps à la limite du supportable, il y a tout de même quelques points positifs. Enfin, surtout un en fait. C’est le monde créé par Lewis. Bon, c’est loin d’être assez développé à mon goût, mais il y a quand même de l’idée, et un tout petit peu d’originalité (avec l’exemple de la race du « touille-marais » par exemple, une sorte de grenouille humanoïde). J’ai assez aimé la découverte d’un peuple « souterrain », avec ses propres caractéristiques  ; j’ai réussi assez facilement, à me projeter dans ces grottes sous terre, à m’imaginer l’obscurité, l’odeur de la terre, les créatures qui les peuplent… Un bon point. Mais (parce qu’il y a toujours un mais avec Lewis), on a l’impression que le monde qu’il nous décrit ici, n’est plus celui de Narnia ; ou alors, le monde de Narnia est vraiment immense, presque sans limite ! Niveau temporalité, on a encore une distorsion bizarre (et non expliquée) du temps : alors qu’un seul été est passé pour Eustache, c’est plus de cinquante années qui ont défilé à Narnia (le roi Caspian est un vieil homme de plus de 70 ans quand les deux adolescents débarquent dans le pays). Un point « positif » qui ne l’est pas tant que ça finalement…
   Bref. Une lecture éprouvante, la rédaction de ce billet qui l’est encore plus et aucune motivation à lire le septième et dernier (enfin !) tome… Le seul point positif que je retire de cette sixième lecture, c’est que la torture est bientôt terminée !
 

Les Petits [+] :C’est court (16 petits chapitres pour un total de 140 pages environ) et donc plus ou moins vite lu (enfin…). Le « touille-marais » est bien le seul personnage un tant soit peu intéressant de ce volume ! On perçoit quelques bonnes idées dans l’univers créé par Lewis (le « touille-marais », le peuple souterrain,…). Niveau descriptions, j’ai l’impression que l’auteur s’améliore (ou alors je suis plus « réceptive »).

Les Petits [-] :Jill et Eustache sont insupportables et particulièrement stupides ! L’impression que l’auteur prend ses lecteurs pour des imbéciles : on voit les choses venir de loin (contrairement aux stupides héros) ! Les idées trop présentes et très dérangeantes de Lewis : trop de pensées judéo-chrétiennes et un rabaissement de la femme. Des dialogues toujours aussi peu subtiles et intéressants.

 D'autres avis : Lyra Sullyvan, Setsuka, Véro.