Après le festival MidiMinuit Poésie de Nantes

Par Florence Trocmé

 
 

De retour de Nantes, après avoir publié samedi, en très léger différé par rapport aux évènements, quatre reportages1 sur le festival de poésie MidiMinuit #10, « Débordements », Poezibao revient une dernière fois sur la manifestation pour en faire une sorte de synthèse et publier encore quelques-unes des quelque 300 photos prises lors des différentes lectures.  
 
Deux faits saillants dans cette dixième édition du festival, baptisée Débordements : l’extension de l’évènement dans la ville, ou plus précisément dans le quartier Decré de Nantes et la richesse et la variété de la programmation qui pouvait donner à voir, à écouter, à penser à des publics très différents.  
 
Un festival dans la ville 
Expansion/extension  du festival dans la ville donc, puisqu’il s’agit bien d’installer la poésie sur les places (Sainte Croix), dans les cours (cour de Briord), dans les cafés (Le Cercle rouge ou le Clou qui r’ssort) ou enfin dans d’autres lieux accueillants tels la Galerie de l’École Supérieure des Beaux Arts de Nantes (esbaNM) ou bien à la « Cité des voyageurs » qui de façon tout à fait appropriée a accueilli notamment les deux invités japonais du festival. Aucun confinement dans un espace unique et quelque peu sacralisé, et de plus des lieux proximité immédiate les uns des autres, facilitant la circulation du public d’une manifestation à l’autre.  
Avec dans tout ce quartier Decré, des sortes de balises oranges et blanches, des « Z.U.T », Zones d’Urbanisation Temporaire, où se dressaient d’amusants tipis, à l’image des plots de circulation. Lesquelles « Z.U.T » proposaient des séances de dédicaces avec les auteurs, une consultation de Poezibao et de son reportage in progress, des informations diverses. Autres évènements dans la ville, une proposition typographique de Fanette Mellier sur la façade des Galeries Lafayette (une phrase de Laure Limongi), ou bien encore un espace dévolu aux « Oreillers rouges » permettant de s’allonger par terre, la tête sur un bel et confortable oreiller diffusant tout doucement des poèmes.  
 

Une grande variété de propositions

L’autre fait saillant aura été la variété des propositions de ce festival puisqu’on aura pu assister aussi bien à de véritables spectacles sur scène qu’à des lectures beaucoup plus intimistes. On aura ainsi entendu sur la grande scène sonorisée installée Place Sainte Croix Fred Griot et Yann Fery dans un beau programme textes et musique, sur cette même scène Hervé Le Tellier accompagné par Eric Van Osselaer bruitant et jouant de la musique à partir de toutes sortes de fruits et légumes, devant une belle assistance composée en partie d’enfants ; on aura entendu dans un cadre beaucoup plus intimiste les lectures de Joël Bastard et Edith Azam au café Le Cercle Rouge ou bien Linda Maria Baros à la Galerie de l’esbaNM, on aura assisté à une étonnante performance du japonais Gôzô Yoshimasu ou à la lecture de Ryoko Sekiguchi à la Cité des Voyageurs. On aura entendu les prouesses vocales et vocaliques de Sébastien Lespinasse dans la cour de l’hôtel particulier de Briord.  
Parmi les lectures sonores, il faut aussi évoquer les performances de Nathalie Desouches et Charlène Martin, les lectures de Gilles Amalvi. Quant à Paol Keineg, s’il a lu samedi après-midi, tout comme Christophe Manon, à l’Ecole des Beaux Arts, il avait la veille au soir donné une lecture chez l’habitant, dans un autre quartier de Nantes.  
Cette énumération permet de prendre la mesure de la richesse de la programmation et des propositions. Richesse qui n’avait d’ailleurs pas échappé à une radio locale, JetFm, qui a diffusé certains de ces évènements en direct et qui a procédé aussi à des entretiens avec plusieurs des artistes invités.  

Félicitations donc aux quatre organisateurs principaux de la manifestation, l'équipe de base de la Maison de la Poésie avec Magali Brazil, Karen Plard et Erwan Lembart, sous la présidence de Jean-Pascal Dubost, aux très conséquentes et compétentes équipes de bénévoles, à tous ceux qui ont présenté les spectacles parmi lesquelles je citerai notamment Guenaël Boutouillet, Jasmine Viguier et Frédéric Laé. A celles qui ont organisé le brunch de clôture, aussi copieux et délicieux que convivial, partie intégrante du festival. Et bien sûr à tous les organismes et institutions municipaux et régionaux qui ont contribué à cette réussite. Tous ont donné la preuve qu'on peut organiser une manifestation de qualité, sans démagogie, autour de la poésie.

 
1Poezibao a publié 
•Un reportage sur l’inauguration du festival et la lecture-concert de Fred Griot et de Yann Féry 
•Un reportage sur la lecture de Joël Bastard et la lecture sonore de Sébastien Lespinasse 
•Un reportage sur la lecture-concert d’Hervé Le Tellier et Eric Van Osselaer et sur la lecture de Linda Maria Baros 
•Un reportage sur la performance de Gôzô Yashimasu, la lecture de Ryoko Sekiguchi et celle d’Edith Azam  
 
 
Photos et textes ©Florence_Trocmé, de haut en bas à la Maison de la poésie, dans les rues de Nantes, Les Oreillers rouges et Margo Desachy, Yann Féry et Fred Griot sur la scène de la Place Sainte-Croix, Joël Bastard et Jean-Damien Chéné, un tipi où consulter Poezibao et enfin un manuscrit de Gôzô Yoshimasu