"Blade Runner" : un blu-ray de légende.

Par Loulouti

"Blade Runner" de Ridley Scott fait partie des longs métrages qui sont entrés dans la légende du cinéma par la grande porte et qui continuent d’exercer une influence considérable sur les cinéphiles.


Je pense qu’on a tout dit, lu ou écrit sur ce monument de la science fiction et de son matériau de base à savoir le roman de Philip K. Dick "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?". Les débats et/ ou polémiques sont sans fin. Le personnage de Rick Deckard interprété par Harrison Ford est-il oui ou non un réplicant ? Je pense que la réponse importe peu. Chaque lecteur ou chaque spectateur a sa propre idée en relevant tel ou tel indice.

Et je ne vous parle même pas de ce plan de caméra qui n'a pas fini de faire causer dans les chaumières. 



Il faut dire aussi que les différents montages ont semé le doute au cours de ce quart de siècle écoulé.


Je ne vais pas vous imposer une relecture personnelle d'un classique du 7ème art. J’ai simplement eu la très bonne idée (et l’expression est faible, je peux vous le dire sans retenue) d’acheter le blu-ray qui reprend le final cut de 2007 voulu par Scott lui-même. L’extase fut au rendez-vous. Un truc de fous, à tomber à la renverse.


La version blu-ray a des années d’avance sur un simple dvd. Je n’aurai cru que les différences soient aussi abyssales. Les couleurs sont chatoyantes, elles rayonnent dès l’ouverture. Les noirs ont une profondeur incroyable et les seconds plans voire troisièmes plans ne consistent plus en de vulgaires ensembles indéfinissables mais bénéficient d’un rendu de haute volée.

Le film gagne en spacialité tant la profondeur de champ saute aux yeux du quidam moyen. A ce niveau on sent que le travail de restauration a du être considérable car chaque détail semble bénéficier de l’attention de toutes et de tous.


Le film garde sa touche années 80 car le grain du film est conservé mais l’indiscutable apport de la haute définition est de gommer les défauts originels tout en apportant un soupçon de modernité.


Les images, d’une fluidité permanente de l’entame à la conclusion, se dégustent à chaque seconde. Les geishas sur écrans géants nous explosent la rétine. L’atmosphère oppressante de la vie sombre éclate à l’écran. On peut véritablement parler d’immersion.


La technologie moderne rend encore plus appréciable l’impact des moyens employés par Ridley Scott dans son long métrage à l’époque du tournage. Les effets spéciaux utilisés semblent étonnamment d'actualité.


Et que dire du son ?


Majestueux, superbe, dément.


La seule faiblesse semble être la frilosité de la VF sur certaines séquences, même si c’est un plaisir de retrouver une fois de plus Richard Darbois, la voix officielle d’Harrison Ford depuis de nombreuses années, mais ce détail est vraiment mineur tant le cinéphile prend du plaisir avec l’une des pistes son en VO. C’est à s’exploser les tympans tant les graves, les aigus et toutes les autres nuances sont variées et travaillées.


Le seul défaut de cette édition blu-ray, mais de taille, est l’absence des 5 disques supplémentaires propres à la version américaine contenant bonus divers et autres cut du film (dans la fameuse valise). Certains cinéphiles diraient "au diable les bonus" mais je crois que dans le cas de "Blade Runner", l’œuvre doit s’envisager dans sa globalité.


Un seul fait demeure indiscutable au demeurant : jamais vous n’avez vu ce long métrage dans de telles conditions d’image et de son.

"Blade Runner" est un joyau qui avait besoin d'un écrin. Maintenant c'est chose faite.