Debriefing…

Par Lau1180

Bonjour à tous,

Après une année d’articles sur mon tour du monde, je me devais de clôturer ce Blog par une  conclusion générale. Je vais donc vous montrer à travers une courte vidéo ce que j’ai préféré, une sorte de version de mon tour du monde pour « citadins pressés », ensuite, je vous expliquerai la signification qu’a pris le voyage à mes yeux et enfin, je vous dirai ce que j’en ai tiré personnellement.

Tout d’abord, la première question qui vient à l’esprit de tout un chacun après un long voyage, c’est: « mais au fond, Laurent, qu’est-ce que tu as préféré dans tout ça »? Je vous avoue y avoir eu droit tout au long de ce premier mois depuis mon retour à Bruxelles. Hé bien, c’est extrêmement compliqué de répondre à cette petite question et comme des images et du son valent parfois mieux qu’une laborieuse et ennuyeuse description, je vous ai préparé un film qui résume mes « Highlights » en 5 minutes chrono. Et si vous venez juste de prendre le train en marche, c’est l’occasion de voir tout ce que j’ai fait en un an sans devoir relire les quelques 65 articles que j’ai  pondus durant cette année. Mettez le son à fond !

Après avoir (re)vu ces belles images, je voudrais maintenant vous parler du voyage en général et la signification qu’il a pris à mes yeux. En deux mots, c’est quoi faire un long voyage ou un tour du monde et qu’est-ce que ça peut vous apporter personnellement?

Pour ceci, je voudrais partir par des constats généraux:

  • Voyager (seul) n’est pas dangereux: Les gens sont généralement bons et je dois dire qu’en un an de temps, je pense ne jamais m’être senti en insécurité (à part peut-être sur le lac Dal à Srinagar dans le Cachemire indien). Certes, il faut ouvrir les yeux, suivre son instinct et éviter les mauvais plans mais la plupart des gens sont bien intentionnés envers les voyageurs et désirent vous aider ou tout simplement communiquer car ils sont, tout comme vous, animés par une certaine curiosité. Évitez aussi d’être trop méfiant, vous raterez peut-être de merveilleuses rencontres…
  • Voyager seul n’est pas difficile: Pas mal de gens m’ont montré une certaine admiration car je suis parti faire le tour du monde seul. Il est vrai qu’il faut trouver ses marques au départ et que ça passe invariablement par des moments de solitude mais pour être sincère, je ne me suis pas senti seul du tout sur un an. En d’autres termes, il y a pour moi une énorme différence entre « être » seul et « se sentir » seul, en fait les gens ont tendance à croire que ça veut dire la même chose, ce qui est totalement faux! De plus, j’ai rencontré tellement de monde sur mon chemin. Je suis même certain que j’aurais rencontré moins de monde si j’avais voyagé avec quelqu’un d’autre. Seul, une chose est sûre, on est plus disponible et ouvert aux rencontres.
  • Voyager ne coûte pas forcément cher: Si vous voyagez en mode « sac à dos », que vous ne réservez rien à l’avance, que vous ne faites pas appel à des agences de voyage, que vous aimez l’aventure et le voyage authentique et que vous n’avez pas peur de manger des choses bizarres dans la rue, hé bien vous pourrez facilement vivre avec l’équivalent de 500 à 750 euros par mois dans la plupart des régions où j’ai voyagé (hors Australie et Nouvelle-Zélande bien évidemment).
  • Voyager léger est un luxe qu’il faut devoir se permettre: Il faut savoir se dire STOP et pouvoir appliquer la méthode dite du motard: préparer ses affaires en se limitant au strict minimum, partir boire quelques bières avec des amis, revenir plus tard chez soi et retirer encore la moitié. Vous n’imaginez pas la différence que c’est de se trimbaler un sac de 20 kgs ou de 15 kgs sur un an de temps.
  • Voyager c’est avant tout rencontrer les autres: Je parle ici de la rencontre des autochtones et de mes pairs, les voyageurs. Je pense sincèrement que c’est ça qui fait la richesse d’un voyage. Ne dit-on pas que le bonheur n’est vrai que lorsqu’il est partagé ?
  • Voyager et garder le contact, un mythe: bon, ceci, c’est mon expérience personnelle. Rester en contact avec ses proches et avec sa famille n’est pas évident car il est indéniable qu’on vit des réalités diamétralement différentes. Il ne faut pas avoir peur de se détacher complètement de ses racines et, selon moi, ça fait même beaucoup de bien. Le tout est de ne pas créer de frustration de part et d’autre, il faut l’accepter un point c’est tout. Pour ma part, le Blog a été une sorte de plateforme où je donnais et recevais des nouvelles indirectement.
  • Voyager c’est sortir de sa zone de confort: c’est se mettre en insécurité et c’est ce qui fait qu’on donne le meilleur de soi-même et qu’on est « aware » ou à l’attention de savoir qu’on  existe (citation d’un certain Jean-Claude Van Damme). Pour moi, ça signifie sortir de la bulle dans laquelle on est bien installé, où on a nos repères et où on a construit son petit réseau social… Le vrai bonheur réside dans l’imprévu et l’inattendu! De plus, lorsqu’on sent qu’on construit de bonnes relations à partir de rien, qu’on réalise de belles choses « from scratch », on est d’autant plus fier de soi. Vu d’un autre angle, voyager est une merveilleuse école car ça nous oblige à gérer nos incertitudes.
  • Voyager c’est s’attendre au meilleur comme au pire: il faut apprendre à relativiser. On ne sait jamais ce qui peut nous arriver et c’est ça l’Aventure! Le tout est de rester tourné vers le positif et voir une opportunité dans chaque coup dur. Je sais, c’est parfois plus facile à dire qu’à faire mais dans l’ensemble, je pense y être arrivé.

  • Voyager, c’est apprendre à s’écouter et à prendre soin de son corps: il faut savoir être à l’écoute de soi-même, se poser la question de savoir ce que l’on veut vraiment. Il faut également savoir dire: « stop, je me repose, je suis au bout du scotch® ». Il s’agit de notre santé mentale et physique. Faire un long voyage est éprouvant et usant si on ne trouve pas son propre rythme. Pour ma part, je dois dire que j’ai mis du temps à le comprendre. Mais c’est primordial!

Et plus personnellement, qu’est ce que ce voyage m’a apporté?

  • Une nouvelle vision du monde: au niveau de la taille, le monde n’est pas aussi grand que l’on ne pense. Une anecdote: je suis à Santiago, une ville qui compte plus de la moitié de la population belge, je marche dans une rue et je croise un cycliste qui m’est familier, nos regards se croisent, je ne me rappelle plus d’où je le connais exactement. Deux jours plus tard, je suis à une exposition photographique et cette même personne m’aborde avec un accent français impeccable avec les mots suivants: « salut Laurent, comment vas-tu depuis tout ce temps? ». Il s’agissait de Juan Pablo avec qui j’ai fait mes humanités au Collège Saint Pierre à Uccle… Dingue ce truc, j’ai failli tomber par terre.
  • Une compréhension des autres cultures  et de leurs valeurs: ceci passe par l’acceptation des différences, par une ouverture d’esprit et par une certaine empathie. Le fait de ne pas partager les mêmes valeurs, de ne pas accorder la même importance aux choses,… Tout ceci m’a permis d’avoir un regard nouveau sur un ensemble de choses qui me paraissaient inutiles voire même obsolètes auparavant. Je parle ici de la spiritualité, des croyances et des us et coutumes des gens. En d’autres termes, avant de juger, se demander pourquoi et accepter même si on a du mal à comprendre. C’est un des plus gros apports de ce voyage en ce qui me concerne.

  • Une meilleure approche par rapport aux autres: comme je l’ai dit précédemment, lorsqu’on voyage seul, il faut savoir se montrer naturel, disponible et ouvert. Ceci m’a permis de me sentir plus à l’aise dans mes rapports avec les autres en général.

  • Un contact privilégié avec mère Nature: en vivant en ville, devant nos PC, on n’est pas vraiment en contact avec les grands espaces. Et je peux vous dire qu’on est loin de se douter des trésors que renferme notre petite planète bleue. Je suis passé par des merveilles tout au long de mon voyage. Mon Dieu, vous n’imaginez pas comme la nature est belle et diversifiée! Ce voyage m’a clairement rapproché de la nature.
  • Une joie de vivre… Pour ça, il faut le vivre.

Je terminerai cet article en vous racontant une expérience qui m’est arrivée au début de mon voyage, en Inde. Outre la merveilleuse expérience humaine du mariage hindou que j’ai pu vivre à Dharamsala, j’ai fait une rencontre qui m’a fort marquée et je désire vous la raconter ici. Lorsque j’étais à Mc Leod Ganj, je suis resté plus d’une semaine dans un monastère tibétain situé dans une forêt de rhododendrons afin de me vider la tête, de faire le point et de me préparer à aborder cette magnifique année de voyage. J’y ai rencontré deux copains, Jack et Sven et un jour, ce dernier nous parle d’une femme anglaise qui devait donner un speech sur le bouddhisme et sur le fait qu’elle est restée plus de 10 ans dans une boîte, dans l’obscurité, à méditer… Directement, Jack et moi, on s’est regardés avec un petit sourire en coin l’air de dire: « mais avec quoi il vient encore une fois cet illuminé de Sven? ». On a prétexté autre chose et nous sommes partis nous promener dans la forêt à la recherche d’un lac situé en hauteur pour faire quelques beaux clichés. Après plus d’une heure de marche, nous nous sommes finalement rendus compte que nous étions perdus. Devant nous, se profilaient 3 chemins. Indécis, Jack m’a fait signe d’en emprunter un en particulier mais je ne sais pas pourquoi j’ai refusé. Je lui ai dit que mon instinct me dictait d’en prendre un autre. Nous sommes finalement arrivés comme par magie… au speech de cette femme qui avait lieu dans une école perdue dans la forêt. Nous nous sommes assis et l’avons écouté attentivement. Et je dois dire que ses mots ont fait écho en moi. C’est un petit peu comme si l’Inde m’avait fait un cadeau de renaissance… Cette femme a résumé ce qui pour moi représente les principes d’une vie en quelques mots et avec une simplicité déconcertante. Je vous les livre ici:

  • Montrer de l’Enthousiasme;
  • Montrer de l’Intérêt et développer ses Passions;
  • Se fixer des Challenges;
  • Faire preuve d’Empathie;
  • Avoir de la Patience;
  • Se montrer Généreux;

En guise de conclusion finale, je dirais que la vie ne vaut d’être vécue sans un moment ou un autre partir… voir le monde…

Merci de m’avoir lu.

The END