L'instant cinéphile

Publié le 22 octobre 2010 par Melopapilles
Je dois absolument vous faire partager mes derniers coups de cœur cinéma, à savoir tout d'abord le formidable film du cinéaste iranien Bahman Ghobadi,Les Chats Persans, d'une force et d'une richesse musicale incroyables. Le genre de film qui marque et fait que la vie ne sera plus tout-à-fait perçue de la même manière… un film coup de poing, à la fois politique, musical et humain. La fantastique BO qui accompagne ce film et témoigne de la qualité des groupes de musique iraniens dans tous les genres, permet de prolonger un peu le film et les émotions qu'il dégage. Les deux jeunes acteurs jouant leur propre rôle, Negar Shaghaghi et Ashkan Koshanejad, forment ainsi le groupe Take It Easy Hospital, et leur tube Human Jungle est une véritable tuerie !









Les Amours Imaginaires de Xavier Dolan, qui pourrait aisément devenir un film culte de la jeunesse montréalaise et la jeunesse en général, traite d'un sujet sensible et passionnant : l'éternelle quête de soi à laquelle le fantasme prend part. À la fraicheur et la beauté des acteurs se mêle la sensibilité du tout jeune réalisateur, Xavier Dolan, qui fait preuve d'une maturité impressionnante avec ce deuxième film (après J'ai tué ma mère). On se retrouve envoûtés à la fois par la musique, par des interludes intimes, et des ralentis rappelant l'ambiance feutrée d'In The Mood For Love, et emballés par des épisodes burlesques sur la réflexion autour de l'amour, avec de courtes interviews bourrées de bon sens et d'humour (surtout pour nous français du fait de l'accent et des expressions québécoises, qui me séduisent toujours autant). Les Amours Imaginaires est assurément un film qui donne la pêche. Une apparition de Louis Garrel à la fin du film m'a quelque peu surprise, principalement parce que j'avais prévu de voir son film Petit Tailleur dans la foulée, ça a fait une belle transition !


Petit Tailleur de Louis Garrel donc, est un moyen-métrage tourné en pellicule qui met en scène un jeune apprenti tailleur, et nous laisse découvrir la profondeur de ses sentiments à travers une bribe de sa vie ;  ses amours, son travail, les choix auxquels il se trouve confronté et qui le torturent… Ce petit bijou directement issu de la Nouvelle Vague de par ses ambiances littéraires, ses réflexions sur l'existence et les rencontres, le rapport entre les hommes et les femmes cher à Truffaut, l'utilisation de la voix off, et une superbe photo "noir & blanc" inspirée des années 60 (Léa Seydoux dans le film rappelle Anna Karina, égérie de Godard), est une sorte d'hommage à la Cinémathèque en tant que "film intellectuel" français comme on les aime ; mais aussi à son père, Philippe Garrel, car on ne peut s'empêcher de penser à l'atmosphère de La Frontière de l’aube ou encore Les amants réguliers. Le film, présenté à Cannes à La Quinzaine des réalisateur, ne sort malheureusement que dans une salle parisienne, le MK2 Beaubourg.