Lorsque les retraites ne sont qu'un prétexte

Publié le 23 octobre 2010 par Gemel
Lorsque l'on voit un mouvement qui est suivi par toutes les générations. Lorsque l'on se rend compte que finalement très peu de manifestants ont pris la peine de lire le texte de la réforme des retraites en détail et que beaucoup n'en connaissent pas vraiment son contenu. Lorsqu'on constate la violence des propos de certain gréviste. Ne peut-on pas dire que les protestations que l'on associe hâtivement à la réforme des retraites ne seraient qu'un prétexte pour dénoncer les dysfonctionnements de notre société ?
Les citoyens ne sont pas si bêtes au point de ne pas comprendre qu'il faille s'occuper sérieusement du financement des retraites pour le futur, et chacun sait bien qu'il faudra comme ses voisins européens, passer par une indispensable réforme.
Le fond de cette protestation n'est donc pas dans les retraites. La vérité, c'est que ce mouvement de protestation est beaucoup plus comparable à ceux de Mai 68 qu'aux manifestations contre le CPE du printemps 2006 ou encore de celles de 1995 contre le plan Juppé. Ce mouvement est beaucoup moins contextuel qu'il n'y parait et ressemble beaucoup plus à une dénonciation des principes même de cette république.




Les lycéens expriment leur "ras le bol" accumulé depuis plusieurs années. Ils dénoncent le chômage, l'absence d'aide lorsqu'il se retrouve sans rien, la pénurie des logements, la précarité de leur situation d'étudiant qui les oblige à travailler et à se faire exploiter en parallèle de leurs études pour pouvoir les financer.
Les seniors dénoncent leur mise à l'écart du marché du travail après 55 ans et la difficulté qu'ils ont à retrouver un emploi. Les autres clament à juste titre, la méthode de ce gouvernement méprisant pour les petites gens et qui se comporte avec arrogance. Les dernières affaires illicites accusant des membres du gouvernement ne sont pas étrangères au dégoût du peuple envers le classe politique, les gens n'ont plus confiance en eux et ils veulent le leur dire.
Les syndicats freinent devant l'idée de faire une grève générale car ils ont peur que ce mouvement ne leur échappe et se transforme en une revendication bien plus radicale, une sorte de requête pour modifier en profondeur les principes mêmes de notre société. Pourtant, y'en aurait bien besoin !Merci de l’intérêt que vous portez aux Nouvelles du Rayon Bleu. Bonnes lectures ! et n’hésitez pas à commenter.