Paroles de femmes
Les pensées d’Amélie Nothomb
On ne sait rien de soi. On croit s’habituer à être soi, c’est le contraire. Plus les années passent et moins on comprend qui est cette personne au nom de laquelle on dit et on fait les choses.
Affronter un bavard est une épreuve, certes. Mais que faire de celui qui vous envahit pour vous imposer son mutisme ?
La sagesse n’est jamais du côté de celui qui parle.
Aucune réalité humaine n’exprime aussi bien l’idée de destin que les paroles malheureuses et leurs conséquences inexpiables.
La principale caractéristique de la gentillesse désintéressée est d’être méconnaissable, inconnaissable, invisible, insoupçonnable, car un bienfait qui dit son nom n’est jamais désintéressé.
Il y aura toujours dans la foule un crétin qui, sous prétexte qu’il ne comprend pas, décrétera qu’il n’y à rien à comprendre.
Même un être intelligent a besoin d’explication quand il est confronté à une pensée nouvelle et inconnue.
C’est drôle ce besoin qu’ont les gens d’accuser les autres d’avoir gâché leur existence. Alors qu’ils y parviennent si bien eux-mêmes, sans l’aide de quiconque.
L’oubli est un gigantesque océan sur lequel navigue un seul navire, qui est ma mémoire.
Photos : Créadelpho de mon amie Claire du Québec
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son blog : http://laussibelle.blogspot.com