Des mots qui font vivre

Publié le 24 octobre 2010 par Jlhuss

Certains le trouvaient mièvre en ces années surréalistes où les auteurs ne plaisantaient pas avec l’audace sous la férule du pape Breton. La guerre survient : le  « pape » file aux Etats-Unis. Paul Eluard reste en France, résiste, met son art au service de la Liberté – « J’écris ton nom… J’écris ton nom ». “Le temps est venu, disait-il dès 1936, où les poètes ont le droit et le devoir de soutenir qu’ils sont profondément enfoncés dans la vie des autres hommes, dans la vie commune.” Ainsi, à l’épreuve de la guerre, l’auteur de Capitale de la douleur devient celui de Poésie et vérité et du Rendez-vous allemand. On voit pourtant que son Gabriel Péri, hommage posthume au journaliste communiste fusillé par l’Occupant en 1941, a les accents moins d’un hymne  héroïque que d’une petite chanson de vie. Oh ! que j’aime cet espoir insolent de croire encore à la  “gentillesse” au bout de la fureur.

Arion

Paul Eluard, Au Rendez-vous allemand , 1944