La ville aujourd’hui

Publié le 26 octobre 2010 par Jef06

Primitivement caractérisée par ses murailles et ses franchises, la ville occidentale donne la priorité, à partir du baron Haussmann, à la circulation avant que sa problématique, avec la mondialisation, ne se transforme en celle de la gestion des flux économiques, de personnes, d’information, …

Cette ville, cette grande ville, se différencie, s’éclate, devient multipolaire, et fait “métropole”, rendant plus difficile le “faire-société”, avec tous les désordres et difficultés qui en découlent.

J. Donzelot, dans un vieux n° de la Revue Esprit (1994), dont certains points de l’argumentation ont un peu vieilli, mais qui reste d’actualité, décrit déjà une ville à trois vitesse:

- la ville de la relégation, celle des cités, dont on a du mal à sortir, même si l’on en a envie, où l’adresse elle-même fait tâche sur un CV, où s’entassent les minorités d’origine étrangère, où le taux de chômage, et notamment celui des jeunes atteint des proportions exorbitantes, où les services publics se font rares, où les espaces communs deviennent des lieux d’insécurité, où s’épanouissent les logiques communautaristes et de gangs. C’est aussi l’espace de l’immobilité. “Les habitants sont là parce qu’ils ne peuvent pas être ailleurs et ne choisissent en rien la société de leurs voisins”. Avec ces zones, importantes à Nice, craignons que les futurs aménagements de la Plaine du Var n’en fabriquent de nouvelles.

- La ville de la péri-urbanisation, à égale distance des zones de relégation et des “beaux quartiers”, mais qui suppose des capacités importantes de mobilité, autant pour le travail que pour les enfants, les courses et les loisirs. En contre-partie, cet entre-soi des mobilités est en demande de sécurité et de protection des espaces privés comme des espace publics. Et l’analyse des déplacements du Scot de Nice montre que: “Les échanges (navettes professionnelles) entre Scot (2004):  12 500 entre Nice et la Casa, 11 900 entre l’ouest et la Casa, 11 800 entre la Casa et Nice,  7 300 entre la Casa et l’Ouest, 6 700 entre l’Ouest et Nice, 4 600 entre la vallée du Paillon et Nice… 75 000 déplacements domicile-travail concernent Nice, en entrée ou en sortie, dont 38 % sont internes au Scot, rendant nécessaire des réponses institutionnelles à cette métropolisation de fait.

- La ville de la gentrification, du “coeur de Nice”, elle s’accompagne, comme à Nice, de la réhabilitation des centre-villes où se cotoient diverses populations, où l’on jouit pleinement de la ville, de son patrimoine et de ses services, de ses rencontres et où persiste le “faire-société”, où la mobilité est aisée et organisée. Mais “ce sont surtout les hypercadres de la mondialisation, les professions intellectuelles et supérieures qui peuplent ces espace rénovés”.

Il reste heureusement encore certains quartiers “populaires” dans l’ancien sens du terme, quartiers de la mixité sociale et où presque tout est accessible, comme celui où j’habite Nice (autour de la Libération), mais pour combien de temps ?

- Epidémie ? “Un autre journaliste enquêtant sur l’affaire Bettencourt victime d’un vol d’ordinateur”. Le Monde. Cette affaire Woerth-Bettencourt doit puer encore plus qu’on ne pense pour que les services spéciaux soient mobilisés.

- Faut-il douter ? Le Monde.

- Sur Nice, l’accord Mottard-Allemand que j’avais annoncé il y a plus d’un mois . Nice-Premium.