It's a Free World...

Par Ffred

  

L'histoire

Angie se fait virer d'une agence de recrutement pour mauvaise conduite en public. Elle fait alors équipe avec sa colocataire, Rose, pour ouvrir une agence dans leur cuisine. Avec tous ces immigrants en quête de travail, les opportunités sont considérables, particulièrement pour deux jeunes femmes en phase avec leur temps.

Mon avis

Cette première semaine de l'année étant assez pauvre en sorties, je me suis rabattu sur le nouveau Ken Loach. Si j'avais eu un peu de mal avec Le vent se lève, ici tout le contraire, j'ai adhéré totalement, un film coup de poing qui ne laisse pas indifférent, une excellente surprise donc.

L'histoire est forte et ancrée dans un quotidien tellement réel que l'on a souvent l'impression de suivre un documentaire (comme souvent chez Loach). La puissance du scénario (primé à Venise) nous fait passer par tous les sentiments. Le très beau portrait de femme qui s'en dégage est plein de courage, de tendresse, de force mais aussi d'un grande ambiguïté. Du coup on a du mal à juger le personnage principal tant ces actes et ses paroles différent, s'adaptant au gré des situations, capable du meilleur pour venir en aide à une famille expulsée et du pire pour en faire travailler et loger d'autres. On l'aime, on la déteste, mais on finit par la comprendre même si on excuse rien. C'est une jeune actrice inconnue, Kierston Wareing, qui voulait abandonner le métier si elle n'avait pas ce rôle, qui incarne Angie. Elle y est époustouflante de naturel, d'énergie et de talent. Comme son personnage elle n'a pas baisser les bras et contre vents et marées repartira toujours de l'avant. Dans ce sens la scène finale est d'une force incroyable,  tout est dit dans à ce moment là. Le visage de la femme ukrainienne reste longtemps dans la tête après la fin du film.

Un scénario superbe et une mise en scène sobre et efficace, au plus près des protagonistes et de l'histoire, font de It's a free world un film poignant, touchant, fort et magnifique. Un constat amer de plus de la société dans la quelle nous vivons. Premier coup de coeur de l'année.

  

Mon Top Ken Loach :