Moby Dick d’après le roman d’Herman Melville par Denis Deprez et Jean Rouaud, BD du mercredi

Par Mango
J’ai lu Moby Dick une première fois  et j’ai beaucoup aimé ce roman de Melville.J’ai entendu les soixante premiers chapitres  la semaine dernièredans l’émission : « Voyage au bout de la nuit », sur Direct8.J’ai  enfin  choisi  l’adaptation de cette œuvre sous forme de  BD  et je ne le regrette vraiment pas. En son genre cet album est un autre grand chef d’œuvre! Loin de trahir le récit qui l’inspire, il en garde la substantifique moelle  comme aurait pu dire Montaigne mais surtout les peintures de Desprez impose l’atmosphère de fatalité maritime et mythique  des mers démontées virant du bleu au noir,  des baleines monstrueuses qui rougissent l’eau,  du flou des brouillards omniprésents  ou de l’obscurité des nuits blanches. C’est une course vers l’enfer qui caractérise cette chasse à la baleine,  cette poursuite sans fin de Moby Dick, le cachalot blanc ayant emporté la jambe du capitaine Achab qui n’a de cesse depuis de le retrouver pour se venger. 
Le roman de Melville est une somme de connaissances et de détails sur les baleiniers du Pacifique et leurs trois années rituelles de chasses en haute mer, sur leur vie  à bord mais  il s’élargit vite à une dimension plus métaphysique sur la folie du capitaine obsédé par sa poursuite sans fin, séparé du monde des vivants par une passion aussi fiévreuse et dévorante que celle de Don Quichotte  pour les moulins à vent. Dès le départ on attend la malédiction annoncée, la chute définitive.

Voici le résumé que fait Jean Rouaud de son adaption pour la BD ;
 Ce n’est plus Ismahel qui raconte, c’est nous qui le suivons dans ses découvertes et rencontres successives : New Bedford, ses auberges de baleiniers, Nantuckett, Quiequeg, ce curieux harponneur tatoué venu des îles qui va brouiller ses repères de puritain de la côte est, le Péquod, ce rafiot en bout de course sur lequel ils choisissent mystérieusement d’embarquer, Achab qui en vrai star se fait attendre jusqu’à la moitié de l’ouvrage et enfin tout en haut de l’affiche, plus star encore, l’éclatante blancheur de Moby Dick, dont nous savons maintenant qu’elle n’est plus l’apanage des anges.
J’ai beaucoup aimé cette BD pour l’ adaptation intelligente et adroite d’un récit pourtant foisonnant au départ mais surtout pour les dessins très étudiés, aux angles de vue variés et astucieux, aux gros plans de visages interrompant soudain les immenses et sublimes  immensités  marines.Les couleurs où dominent les bleus de la mer et les bruns du baleinier sont parfois brutalement maculées du rouge sang des baleines blessées,  du blanc de la chevelure du vieil Achab, lors de ses rares apparitions jusqu’à ce blanc final si envahissant du face à face final avec Moby Dick enfin retrouvé. 
Moby Dick d’après le roman d’Herman Melville par Denis Deprez et Jean Rouaud(Casterman, 2007, 112 pages )
Participent pour l'instant aux BD du mercredi de Mango ,  Kikine,  yoshi73,  Mo'lafée,  Noukette, Hathaway,  Manu,  Sandrounette,  Jérôme,  Hilde ,  Sara ,  Emmyne,  Hérisson08 ,  Lounima , Mathilde,  Dolly , Valérie,


Ce billet participe au challenge "PAl  sèches" de Mo'la fée  et au Challenge de Mr.Zombi., BD du mercredi