André Kertész au Jeu de Paume

Publié le 29 octobre 2010 par Pixfan @pixfan

Présentée jusqu’au 6 février 2011 au Jeu de Paume, l’exposition André Kertész (1894-1985) présente le travail d’un photographe reconnu internationalement, dont chacun a en tête quelques images marquantes, mais qui n’a pas encore trouvé la place qu’il mérite si l’on considère ses apports personnels au langage photographique du XXe siècle. Sa carrière, qui s’est étendue sur plus de soixante-dix ans, a été chaotique, et sa longévité s’est doublée d’une constante acuité créatrice, ce qui est exceptionnel mais n’a pas favorisé la compréhension immédiate ou rétrospective de son œuvre.


Robert Doisneau (à gauche) et André Kertész, Arles, 1975
Photo Wolfgang H. Wögerer – Source Wikipédia

Cette exposition veut donner, pour la première fois, une vision extensive et équilibrée de l’oeuvre de Kertész, en apportant des éléments nouveaux et en proposant, pour la première fois aussi en Europe, un ensemble composé de 300 épreuves (originales ou réalisées du vivant de l’artiste), de livres, magazines et documents d’époque.


André Kertész, Autoportrait, Paris, 1927
Épreuve gélatino-argentique
Tirée dans les années 1970
Courtesy Estate André Kertész, New York

La vie de Kertész s’est déroulée successivement dans trois pays, et il a souffert d’être confronté à trois cultures et à trois langues : né en Hongrie en 1894, il commence à photographier en 1912, participe à la guerre 14-18 mais à l’issue de celle-ci ne trouvant pas de réponse à sa vocation, il décide, en 1925, de s’installer à Paris. Il y devient rapidement l’un des principaux acteurs de l’avant-garde photographique, tout en se tenant à l’écart des mouvements artistiques.

Parti pour les États-Unis en 1936, il ne parvient pas à renouveler sa démarche dans le photojournalisme ou la mode, avant le conflit mondial qui le met à l’écart en tant qu’étranger.

Citoyen américain depuis 1944, il crée à New York après le décès de son épouse en 1977, la Fondation André et Elisabeth Kertész ; mais resté parisien de coeur, il lègue à la France ses négatifs et ses archives, en 1984 (conservé aujourd’hui à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine).

Les contingences d’un parcours atypique à une époque où la photographie ne jouissait pas d’une mise en valeur artistique, la dispersion géographique et temporelle des oeuvres, accentuée par le partage entre New York et Paris, ont rendu difficile l’analyse historique et esthétique de l’oeuvre de Kertész.

Source : Michel Frizot et Annie-Laure Wanaverbecq

André Kertész, Place de la Concorde, Paris, 1928
Épreuve gélatino-argentique
Tirée dans les années 1970
Collection Robert Gurbo

André Kertész, Nageur sous l’eau, Esztergom, 1917
Épreuve gélatino-argentique
Tirée dans les années 1980
Bibliothèque nationale de France

Informations pratiques
Du 28 septembre 2010 au 6 février 2010
Le Jeu de Paume
1, place de la Concorde – 75008 Paris
Accès par le jardin des Tuileries, côté rue de Rivoli

Horaires d’ouverture :
Mardi : 12h – 21h
Mercredi à vendredi : 12h – 19h
Samedi et dimanche : 10h – 19h

Tarifs :
Plein tarif : 7 euros / Tarif réduit : 5 euros

Lien : www.jeudepaume.org