La Musique & Vous: “Music, Forever and Ever” par Vincent

Publié le 29 octobre 2010 par Soulfoodb

“Music, Forever and Ever” par Vincent

La musique fait partie des choses qui sont devenues centrales dans mon existence ; au fil des ans, ce qui n’était qu’un simple intérêt parmi d’autres durant mon enfance s’est mû en centre d’intérêt à la place de plus en plus importante. Elle est à la fois une compagne quotidienne, une source de plaisir et de bonheur, et un continent gigantesque à explorer. La compagne quotidienne, c’est cette musique qui m’accompagne tout au long de ma journée, que ce soit lors de mes trajets ou bien lorsque je suis chez moi. Elle m’aide souvent à combler les petits vides de l’existence : quelques minutes de liberté ou de solitude peuvent être comblées par l’écoute d’une ou deux chansons, et transformées ainsi en moments de plaisir.

Le plaisir, venons-y, car si la musique a pris tant d’importance pour moi, c’est qu’elle est capable de m’apporter à peu de frais plaisir et bonheur. Je n’arrive pas vraiment à décrire le type de plaisir que me procure la musique, c’est quelque chose qui se ressent. Je dirais que j’apprécie dans la musique sa capacité à faire naître en moi quantité d’émotions ; selon les morceaux, ce sera de la joie, de l’enthousiasme, de la mélancolie, de l’espoir, de la tristesse, de l’ennui, de la colère, du désespoir, parfois mêlés au sein du même morceau. J’apprécie tout autant la joie du “God Only Knows” des Beach Boys ou du “She Loves You” des Beatles que le profond désespoir et la colère qui émanent de l’œuvre de Joy Division (au hasard, “Atmosphere” ou “Heart and Soul”). J’aime tout autant la tristesse mêlée d’espoir du “Another No One” de Suede que la malice du “(Drawing) Rings Around the World” des Super Furry Animals ou la douceur toute en force de la reine de la soul Aretha Franklin dans sa version de “I Say a Little Prayer”. J’aime la tension du “When Doves Cry” de Prince, la rage adolescente du “Teenage Kicks” des Undertones, la sensualité du “Creep” de TLC, l’énergie et la rage du “Free Your Mind” d’En Vogue, l’âme du “Fallin” d’Alicia Keys… et je pourrais continuer comme ça pendant des heures. Je passe outre les morceaux attachés à un événement particulier ou à une période de ma vie, qui ont en plus la capacité de déclencher les myriades de souvenirs qui leurs sont rattachés. La musique offre tant de variété, tant de variations, tant de possibilités qu’il me sera je pense impossible de m’en lasser, et que sans cesse ce plaisir sera renouvelé.

Cette variété constitue pour moi un intérêt supplémentaire, car l’un de mes grands plaisirs est de découvrir sans cesse de nouvelles perles à accrocher au collier de mes bonheurs musicaux. J’aime parcourir inlassablement les discographies des artistes ou groupes que j’apprécie ; j’ai un côté complétiste qui me pousse à chercher la perle dans les recoins de ces discographies (certains groupes ont par exemple des collections de faces B particulièrement bien pourvues). J’aime à aborder un nouveau genre et en parcourir les albums et artistes de référence dans les semaines et le mois qui suivent. C’est ainsi, par strates, que j’ai composé le paysage musical qui est le mien aujourd’hui. Parti dans mon adolescence des groupes et de la musique des années 80, j’ai remonté la source vers les artistes classiques des années 70 et 60, et j’ai suivi le courant qui menait aux années 90. Durant ces années 90, j’ai fait un retour en arrière vers la pop britannique des années 80, que je n’avais pas fréquenté à l’époque. J’ai eu mes périodes RnB, soul classique, musique électronique, rock indépendant. Je me suis mis au jazz, avec Miles Davis tout d’abord, puis par capillarité en abordant des musiciens avec qui il avait collaboré, puis enfin avec d’autres artistes de jazz qui n’avaient rien à voir avec Miles. Il me reste d’ailleurs beaucoup à découvrir, le jazz étant un continent à lui tout seul. Je me suis mis à la musique classique, celle que l’on nomme la Grande Musique, mais là je suis conscient de ne pas m’attaquer à un continent, mais plutôt à une galaxie tant il y a à faire ; cela est prometteur concernant mes prochaines décennies de vie.

Ajoutons que cela ne m’empêche pas de rester connecté à l’actualité musicale du moment. Cette année j’ai beaucoup apprécié les nouveaux venus VV Brown, ROX, Marina & the Diamonds, Avi Buffalo, Yearsayer ; j’ai aussi beaucoup apprécié de retrouver Vampire Weekend, Gorillaz, Arcade Fire, Erykah Badu, Sade, Massive Attack, Sia ou Band of Horses. Ce sont les artistes et les albums qui m’ont fait vibrer jusqu’ici en 2010. Tout ça pour dire que contrairement à ce que croient certains, le paysage musical est très vivace, et il y a beaucoup de bonnes choses à écouter. Il suffit simplement de sortir des sentiers battus et d’être un peu curieux, avec Internet il n’a jamais été aussi facile de se renseigner, de se documenter, d’essayer la musique et de se procurer des disques — à ce propos, vu la génération dont je suis, j’ai encore beaucoup de mal avec le téléchargement ; pour moi la musique c’est sous forme de disques, ça s’empile sur des étagères ou dans des boîtes, mais pas sur un disque dur. Je sais que cette vision peut passer pour archaïque de nos jours et que les formats physiques sont apparemment amenés à disparaître, mais tant qu’il y aura des disques, j’en achèterai.

Voilà, pour moi la musique représente tout cela. C’est un espace de découverte, gigantesque et inépuisable, dont les contours sont mouvants, et qui grandit avec le temps. C’est une formidable machine à déclencher des souvenirs, du plaisir et des émotions, au détour d’une mélodie, d’une ligne harmonique, d’un break de batterie, d’un accord de guitare… C’est du bonheur facile, qui permet parfois de se rayer de l’esprit les ennuis du quotidien. C’est enfin surtout une compagne quotidienne, qui est avec moi depuis bien des années maintenant, et qui me sert fidèlement. Elle est toujours là quand j’ai besoin d’elle, et j’espère ne jamais m’en lasser. L’enthousiasme et le plaisir que me procurent la musique sont je crois devenus indispensables à mon existence ; et c’est tant mieux.

Vincent

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