Football Ligue 2 GF38 – AC Ajaccio 1-1 L'analyse du match

Publié le 30 octobre 2010 par Gresports

Pour la première fois de la saison, le Grenoble Foot 38 est parvenu à revenir au score après avoir été mené. Des Isérois qui sont également parvenus à enrayer cet infernal cycle d'une victoire pour 4 défaites qu'ils entretenaient depuis le début de la saison.
Si, d'un point de vue comptable, ce n'est pas franchement une bonne affaire – Pouliquen a d'ailleurs reconnu après la rencontre que 2 points supplémentaires n'auraient pas été du luxe – ce premier match nul de l'année semble contenter à chaud le plus grand nombre.
Il est vrai que l'égalisation libératrice de Turan – le meilleur Grenoblois de la partie avant même son coup-franc – fausse un peu la donne et masque certaines réalités.
La vingtaine de supporters ajacciens présents au SDA a entonné en fin de première période un « on entends plus chanter les Grenoblois » chambreur. Sans doute une des choses les plus sensées qu'on ait entendu dans l'enceinte cette saison. Si on excepte le premier quart d'heure au retour des vestiaires, Grenoble semble être devenue une équipe globalement sans âme. Et son public est en voie de perdre la sienne. Grenoble ne chante plus, non.
Pas faute d'avoir appliqué les consignes. Yvon Pouliquen le remarquait à juste titre. Son équipe a globalement évolué en bloc et haut en possession du ballon, a cherché à défendre le plus souvent en avançant et a respecté l'habituel schéma en 4-4-2 (d'où a été exclu un Bourabia bien meilleur en position axial au profit de Lasimant qui a lui collé à son côté droit).
Ce fut presque un GF38 très « scolaire » dans l'esprit. Le soucis c'est que les Isérois ont parfois donné l'impression que la rencontre face à l'ACA était plus un amical destiné justement à peaufiner leur système. Manque d'envie, de mobilité, d'agressivité et un jeu qui s'est délité sur le plan technique au fil des minutes avec notamment un Johansen pas au mieux de sa forme sur ce plan là. Les visiteurs ont peu à peu pris l'ascendant et le contrôle du match et l'ouverture du score, même si elle est intervenue quasiment sur leur première occasion nette, était attendue. En face, rien. Pas une opportunité de mettre à contribution l'ancien Grenoblois Thierry Debes. C'est léger pour une équipe supposée tout faire pour prendre des points à domicile.
Lors du deuxième acte, on aura au moins vu nettement plus de hargne à défaut de voir des grosses améliorations sur le plan technique. Grenoble a aussi profité d'une équipe corse moins joueuse pour mettre le pied sur le ballon. Mais si l'on excepte les folles 10 minutes au retour des vestiaires, là encore les occasions ont été rares et c'est tout sauf surprenant si l'égalisation est venue d'un coupe de pied arrêté.
En ce qui concerne les joueurs, Viviani n'a pas beaucoup été mis à contribution. Abardonado, un peu lent sur le but ajaccien et surtout Marque, malgré sa traditionnelle mauvaise relance, ont bien tenu la baraque. Les latéraux ont eu un bon apport offensif. Mention très spéciale à Attila Turan qui en terme d'envie pourrait servir d'exemple à ses coéquipiers. Il a encore été un peu bousculé physiquement et reste très perfectible sur le plan technique mais on ne peut pas lui reprocher de n'avoir pas tout donné de la première à la dernière minute. Sa meilleure prestation en Ligue 2 jusque là.
Un autre qui a marqué des points, c'est Yoric Ravet. Pouliquen a d'ailleurs admis qu'il avait probablement gagné du temps de jeu grâce à sa prestation ce soir. Il a largement surnagé sur le plan offensif avec, à un degré moindre, Dos Reis. Tadic a été fantomatique. Il n'a pas forcément été mieux servi que Mandrichi mais sans le côté battant de ce dernier, il n'a pas servi à grand chose durant la partie.
Le terme de « déclic » est apparu sur beaucoup de lèvres à l'issue de la partie. Le coach alpin a été plutôt content du match « sérieux » de son équipe et les joueurs estiment que le point arraché va faire du bien au mental.
Le déplacement à Châteauroux apportera son lot de réponses. En attendant, on peut laisser savourer à Atila Turan son premier but en Ligue 2. Car lui le mérite bien.
Frédéric Sougey