Montréal, sous l’échangeur Turcot
Trois jeunes graffiteurs tués par un train
Raymond Viger Dossier Graffiti
Des jeunes de 17 à 19 ans. Des graffiteurs. Étaient-ils présents sous l’échangeur Turcot pour faire du graffiti ou simplement faire la fête? On ne le sait pas encore officiellement. Chose certaine, l’endroit où ils se trouvaient était dangereux.
Si c’était le graffiti qui avait attiré les jeunes dans ce lieu, ils ne voulaient pas faire de graffiti sur le train mais sur les piliers qui bordent la voie ferrée. L’échangeur Turcot, avec sa circulation automobile, est une zone bruyante. Ce qui n’aide pas à entendre un train qui arrive.
Ce qui m’inquiète dans cette tragédie c’est que les autorités veuillent faire encore plus de répression. Plus il y aura de répression et plus les jeunes vont se retrouver loin et isolés dans des zones de plus en plus dangereuses. Il nous faut offrir plus de murs autorisés aux jeunes graffiteurs, plus de lieux pour s’exprimer sécuritairement. Des lieux qui leur permettront de socialiser, de se rencontrer et surtout, de rencontrer d’autres graffiteurs plus expérimentés qui pourront les sensibiliser aux différents dangers. La répression n’est pas une réponse à l’isolement des jeunes.
Il est clair que le message de Via Rail sur les dangers que représente les voies ferrées ne passent pas. Si le message est porté par les pairs, celui-ci passerait mieux. Mais pour cela il faut que les jeunes puissent avoir des lieux de socialisation qui sont bien à eux.
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