Plan Autisme : pas suffisant, mais bon à prendre…

Publié le 01 novembre 2010 par Frédéric Duval-Levesque

Ils sont 180 000 selon l’Inserm, 400 000 selon l’OMS, 500 000 selon le Comité national d’éthique…

On ne connaît pas exactement aujourd’hui le nombre d’autistes vivant en France, mais on sait avec certitude que leur prise en charge est très insuffisante. Un des objectifs du plan triennal (2008-2010) que Roselyne Bachelot et Valérie Létard, la secrétaire d’Etat à la Solidarité, viennent de rendre public est donc de faire « sortir les autistes du ghetto », selon les termes de la ministre de la Santé, qui déplore que « sur huit ans d’études médicales, seules deux heures sont consacrées à l’autisme ». Pour améliorer la connaissance de l’autisme et son diagnostic, le plan triennal, d’un coût total de 187 millions d’euros, prévoit notament la formation des professionnels de santé, des enseignants et auxiliaires de vie scolaire pour un meilleur accueil et un meilleur accompagnement des autistes. Les connaissances scientifiques et des pratiques de terrain seront renforcées par la large diffusion d’un document.

Pour améliorer l’accueil, le plan triennal prévoit la création de 4 100 places sur cinq ans, dont 1 500 pour les enfants. Petites unités de vie, internat « souple » et structures expérimentales de « décompression » pour les adolescents sont encouragés, et les établissements médico-sociaux sont invités à adapter leur prise en charge aux « aspirations nouvelles » des familles.

Si les associations saluent le volontarisme de ce plan, elles le jugent aussi insuffisant, et sont plus que sceptiques sur son application concrète.

Ainsi, Autisme-France juge que, 4 100 places supplémentaires alors qu’il naît chaque année en France 6 000 à 8 000 bébés autistes, c’est peu. Et le scepticisme est grand quant à la promotion des stratégies éducatives et comportementales. Radicale, l’association Léa pour Samy estime que les places et les nouvelles prises en charge éducatives annoncées resteront au sein d’un « système verrouillé par un milieu psychiatrique puissant ».

L’actrice Sandrine Bonnaire, réalisatrice du documentaire “Elle s’appelle Sabine”, consacré à sa soeur autiste (lisez mon article du 30/10/2010), dans lequel elle dénonce le manque d’accueil et l’hyper-psychiatrisation de l’autisme en France, juge le plan « pas suffisant », mais « bon à prendre ».

Source : legeneraliste.fr