Nous ne voulons pas d'une délibération sociale

Publié le 01 novembre 2010 par Unpeudetao

Dans l’émission Mots croisés du lundi 25 octobre 2010, l’on a pu entendre un échange intéressant entre François Chérèque et Laurence Parisot. François Chérèque “qu’on ouvre une négociation entre le patronat, les organisations syndicales sur l’emploi des jeunes, l’emploi des seniors. Je crois qu’on ne peut plus y couper, la responsabilité des entreprises est engagée. Le patronat a voulu cette réforme leur responsabilité est engagée. Il faut absolument maintenant rentrer dans les négociations sur l’emploi des jeunes l’emploi des seniors, c’est une urgence.”

Laurence Parisot : “Je suis d’accord pour qu’on ouvre une délibération sociale pour voir si on peut sur ces sujets évoqués par François Chérèque commencer à travailler ensemble et ce serait une bonne façon de commencer à passer à autre chose.”

Il faut reconnaître que François Chérèque a raison sur un point, la responsabilité des entreprises, du patronat est engagée. Ce n’est pas un scoop, nous vivons dans une société capitaliste dans laquelle l’on conçoit mal comment la responsabilité du patronat pourrait ne pas être engagée. Par contre, la question de l’emploi des jeunes et des seniors est certes une vraie question même s’il est un peu curieux de réduire la question de l’emploi à ces deux catégories de salariés. Mais quelle est la cohérence pour un leader syndical en plein conflit social de proposer un nouveau champ de négociation au patronat ? Laurence Parisot ne s’y trompe pas, et rebondit immédiatement. Elle est “d’accord pour qu’on ouvre une délibération sociale”, pas une négociation et ce n’est pas une simple question de vocabulaire. ” C’est le MEDEF qui a introduit la délibération sociale qui permet aux partenaires sociaux d’engager des discussions et d’établir des diagnostics communs avant d’ouvrir une négociation. ” Il ne s’agit donc que d’un accord sur une phase préalable aux négociations, dans lesquelles le patronat n’a jamais eu d’obligation de résultats. Et Laurence Parisot enfonce le clou pour ceux qui n’auraient pas compris en précisant “pour voir si on peut… commencer à travailler ensemble.” Mais surtout elle note que ce ” serait une bonne façon de commencer à passer à autre chose.” En effet, vu coté patronal, passer d’un mouvement de grève qui s’étend, d’un mouvement social puissant rassemblant des millions de manifestants à une hypothétique négociation est une aubaine à ne pas laisser passer.

Il n’appartient pas à François Chérèque pas plus qu’aux représentants des centrales syndicales de décider d’ouvrir une pseudo négociation avec le patronat.
C’est aux assemblées générales qu’il appartient de décider de la poursuite du mouvement pour obtenir le retrait pur et simple de ce projet et ensuite fort du résultat d’exiger d’autres négociations le cas échéant.

Le 30 octobre 2010

Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d’Arcueil
Partenaire du groupe communiste
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