Brésil : Dilma Rousseff remporte la présidentielle

Publié le 01 novembre 2010 par 237online @237online


Propulsée par la popularité record de Lula, Dilma Rousseff a été élue au second tour de la présidentielle avec 56 % des voix contre 44 % à son rival social-démocrate José Serra. Elle devient ainsi la première femme à diriger la huitième économie du monde. L'abstention a marqué le second tour : 21 % des Brésiliens, selon les résultats partiels, ne sont pas allés voter bien que le vote soit obligatoire. Les résultats ont été reçus par des ovations et des cris de joie au siège du comité de campagne de Mme Rousseff, où arrivaient ministres, gouverneurs et dirigeants de la coalition gouvernementale. Les militants du Parti des travailleurs (PT), euphoriques, revêtus de chemises rouges et agitant des drapeaux, se massaient devant le siège du comité du parti, dans un hôtel de Brasilia.
La candidate du PT a bénéficié de l'énorme popularité de son président sortant et du succès de sa politique. Dilma Rousseff a suivi les résultats avec Lula. Après l'avoir remercié "avec beaucoup d'émotion", la présidente élue a affirmé : "Je frapperai souvent à sa porte et je sais qu'elle sera toujours ouverte." "La tâche de lui succéder est difficile et représente un défi, mais je saurai honorer cet héritage et amplifier son travail", a-t-elle assuré devant ses partisans réunis dans un grand hôtel de Brasilia. Elle a ainsi réitéré son "engagement fondamental : l'éradication de la misère pour tous les Brésiliens et les Brésiliennes". "Nous ne pourrons avoir de repos tant que des Brésiliens souffriront de la faim", a-t-elle ajouté.

"DES RÈGLES PLUS CLAIRES CONTRE LA SPÉCULATION"

Plus tard dans la soirée, son adversaire José Serra l'a félicitée mais s'est abstenu de saisir la main tendue. "Pour ceux qui nous imaginaient vaincus, nous ne faisons que commencer la lutte véritable", a dit l'ancien gouverneur de Sao Paulo. Dilma Rousseff, dans un discours aux allures de programme loin des improvisations de Lula, a aussi critiqué le protectionnisme des pays riches et demandé des "règles beaucoup plus claires" contre la spéculation qui augmente la volatilité des monnaies. Elle devait ensuite célébrer sa victoire sur l'esplanade des ministères, au cœur de la capitale fédérale, envahie par ses partisans.

A l'étranger, le président français Nicolas Sarkozy a été le premier à la féliciter, soulignant que sa victoire "témoigne de la reconnaissance du peuple brésilien pour le travail considérable qu'elle a accompli avec le président Lula pour faire du Brésil un pays moderne et plus juste". Le chef de file de la gauche radicale en Amérique latine, le président vénézuélien Hugo Chavez, a lui aussi salué la victoire de la candidate du Parti des travailleurs, disant qu'il allait "envoyer un baiser à sa chère Dilma".