Bon marchet

Publié le 03 novembre 2010 par Rudy0609

De loin, Florent Marchet ressemblerait à un Alain Souchon plus jeune et mieux peigné que l’original. Dans sa voix notamment, on retrouve ce filtre léger du désenchantement aquoiboniste qui constitua le charme mohair du leader de « l’ancienne Nouvelle chanson française » au tournant des années 70 et 80.

De près, Florent Marchet est tout à fait autre chose. Un paysagiste radical de la France contemporaine, analyste aiguisé des violences sociales et des traumas provinciaux, une sorte de raccourcis vivant entre Balzac et Houellebecq mis en musique avec le tact pop d’un William Sheller – toujours plus jeune et pour le coup moins blond que l’original. Florent est également cartographe et ses disques nous promènent d’un lieu à l’autre, réels ou inventés, fantasmés parfois, comme le Courchevel des gosses de riche à l’entrée duquel il vient de placer les radars de son troisième album.

Après Gargilesse et Rio Baril, théâtres de précédents westerns contemporains scénarisés au scalpel, il prend ainsi de l’altitude et gagne ainsi en légèreté et mordant, comme en témoigne ce portrait de Benjamin, version éthylique de l’esprit Copains d’avant filmée dans un clip hilarant par Artus de Penguern. Moustachu et peu à son avantage dans cette descente arrosée, Florent est cette fois aussi mal peigné que Souchon au temps d’Allo Maman Bobo. La « nouvelle Nouvelle chanson française » a trouvé en lui son perturbateur le plus indocile.



[Vidéo]

Stella.C

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Ben Folds “You don’t know”

The Marathonians ” My room”

Le Legendary Tigerman “These Boots are ade for walking”

Feist “1234″

Emilia Torrini “Big Jumps”

Husky Rescue : Summer Cowboy

Millow “You don’t know”

Florent Marchet “Benjamin”

Nico “Femme Fatale”

Marine Girls “Fever”