Mixité sociale

Publié le 04 novembre 2010 par Jfa

La mixité sociale, c’est un de ces concepts fourre-tout qu’utilisent ceux qui, souvent, veulent parler pour ne rien dire et qui, au fond, interroge sur la fabrication et la régénération du lien social, sur le “faire ville”“faire société”.
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Dans sa première acception, le terme signifie la présence indifférenciée de riches (et même très riches) à côté de pauvres (et même très pauvres) dans le mêmes quartiers, dans les mêmes immeubles. Au delà du réflexe effrayé de veaux et BCBG qui ne supportent même pas la vue d’un pauvre, qui donc pétitionnent et, dotés généralement d’un bon capital relationnel, aboutissent à repousser cette abomination, le simple coût du foncier empêche ce type de mixité. La Hollande (où le foncier est rare) étant un des seuls pays (à ma connaissance) ayant réussi à le limiter sérieusement.

Dans une seconde signification, il s’agit de créer es lieux où, quelles que soient leurs origines d’habitat et leur statut, les gens se croisent et se brassent, la mixité sociale devient alors une mixité d’accès à des équipements et des lieux, ce qui supppose des prix d’accès étudiés, des conditions d’accès aisées (notamment par des transports collectifs) et, généralement, un encadrement garantissant les sécurités.

Dans une troisième signification, la mixité sociale  se confond avec l’ascenseur social et le parcours d’habitat: jeune couple en Hlm, puis, au fur et à mesure que les revenus augmentent et que la famille s’aggrandit, déplacement vers le centre ville ou le péri-urbain pavillonnaire. Cela supposant avant tout de l’emploi et des ressources financières évoluant suffisamment, ce qui, depuis les années 90, devient problématique.

Les cités ghettos méritent leur nom d’abord parce que ceux qui y habitent ne peuvent en sortir qu’à doses homéopathiques du fait qu’ils cumulent presque tous les handicaps, que leurs adresses géographiques les discriminent encore davantage, que les conditions scolaires sont handicapantes, … Avec l’ensemble des phénomènes qui accompagnent fatalement un taux de chômage des jeunes avoisinant les 60% et ce type de conditions: trafics, gangs, insécurité, désertion des commerçants, puis de beaucoup de services publics, dans une spirale perverse où le ghetto accroît la ghettoïsation.

Comment, dans ce cadre, favoriser la mixité sociale ? Déjà, quand on a la chance, à Nice, de pouvoir  réaliser une opération d’urbanisme ambitieuse comme l’aménagement de la plaine du Var en ne concentrant plus les logements sociaux sur le même espace comme l’envisage le PLU niçois.

- Métropolisation: “Amiens métropole. Le quotidien en projets”. Trajectoires fluides. ****

- “Surveillance des journalistes, mais où va la France?”. Marianne.