Heure de présence (Jean Tardieu)

Par Arbrealettres


Nous cherchons au bord d’une eau louche
l’éclatement d’un soleil clandestin.
Les désirs assouvis sont jetés aux souches
çà et là sous le jour incertain.

Peut-être est-ce un bureau ou une prairie
chargée de débris et de reliefs
ou encore un fauteuil couvert d’affreuses broderies?

Quelqu’un siffle en tout cas
et l’autre lui répond.
Un mince rayon fuit du sol au plafond.
C’est le moment de rire et de casser la vie
à tout petits coups de talon.

(Jean Tardieu)