Un nouveau matin en Amérique

Publié le 06 novembre 2010 par Copeau @Contrepoints

« La cause l’Amérique », a écrit mon compatriote Thomas Paine, « est dans une grande mesure la cause de toute l’humanité ». Cette affirmation a désormais revêtu une verité pratique et financière que Paine n’aurait pas pu imaginer en 1776. Les Etats-Unis sont la première économie du monde, et le Dollar sa monnaie de réserve. La prospérité Américaine est particulièrement critique pour la Grande Bretagne, premier investisseur étranger aux USA.

Voilà, en tout premier lieu, la raison pour laquelle les Britanniques devraient éprouver de la satisfaction à voir le retour de candidats engagés à ramener un budget fédéral ordonné et sain. Virtuellement la première chose qu’a dite John Boehner, le nouveau président de la chambre des représentants, dans son discours d’intronisation, était que le congrès allait couper dans les dépenses de l’Etat. Et ce n’est pas trop tôt. Sous Barack Obama, la dette US est passée de 40% du PIB à 62% et, d’après la commission du budget du congrès, elle était partie pour atteindre 87% en 2020, 109% en 2025, et 185% en 2035.

Mardi, les électeurs américains ont rappelé aux politiciens qu’ils sont leurs serviteurs, pas leurs dirigeants : que les représentants élus sont là pour appliquer la volonté d’un peuple qui, comme le démontre l’expérience à travers les âges, est généralement plus sage que ses gouvernants. Les Américains comprennent que les gouvernements, comme les individus, doivent vivre selon leurs moyens.

Les pères fondateurs savaient ce qu’ils faisaient quand ils ont mis le congrès dans l’article premier de la constitution, devant la présidence. La chambre des représentants est supposée contrôler la dépense : son échec à proprement prendre en charge ce devoir est ce qui a mis les Etats-Unis dans ce pétrin. Il y a deux ans, ce blog même a prédit que les électeurs allaient punir les députés qui apporteraient leurs soutiens aux sauvetages de banques et grandes entreprises. Dont acte.

Les Etats-Unis sont enfin en train de revenir aux principes sublimes sur lequels ils ont été fondés : principes, comme je ne me lasse jamais de le répéter, hérités du Royaume Uni. Je laisse le dernier mot à Thomas Jefferson, dont le buste me fixe du regard depuis mon bureau alors même que je rédige ceci :

Je place le sens des économies parmi les premières et les plus importantes vertus républicaines, et la dette publique comme le plus grands de tous les dangers à craindre.

Un article repris du blog de Daniel Hannan hébergé par le Telegraph, avec l’aimable autorisation de son auteur.