Get Him To The Greek

Par Mg

He is back! Judd Apatow, le (nouvellement élu) pape de la comédie américaine, nous ressort une de ses productions largement construite avec ses gentils camarades de jeu, Jason Segal et Jonah Hill au générique, et le réalisateur de Forgetting Sarah Marshall aux commandes. Une dream team qui marche, pour un film injustement rebaptisé à la française American Trip.

Get Him To The Greek, c’est le pari insensé d’un jeune cadre dynamique (Hill) de ramener à Los Angeles la star terrible du rock anglais (Russell Brand, qui reprend ici son rôle déjanté et haut en couleurs de Forgetting Sarah Marshall … puisque justement nous voici ici dans un spin off plus ou moins relié à l’original – on y trouvera même un clin d’oeil de Kristen Bell). Evidemment le voyage ne sera pas de tout repos, entre intoxication de produits en tous genres (les excès de la musique, sans doute), errances de stars, détours imprévus et vols internationaux à attraper. Dans tout ça, notre tandem infernal tisse un lien unique, et comme toujours les films Apatow n’oublient pas de développer les personnages, même dans les tâcherons les plus infames. Get Him To The Greek est un formidable puit sans fin d’insultes et de scènes irréalistes, où passent les guests sans trembler (formidable Sean « P. Diddy » Combs pour un rôle d’ailleurs important), pour offrir un spectacle percutant, jouissif et totalement sans limites. La grâce de ses artisans offre comme toujours une deuxième couche plus réelle, lorsque le jeune héros souhaite reconquérir sa belle (on passe les deux nuits précédentes où il n’y aura pas beaucoup pensé), l’occasion de découvrir une Elisabeth Moss (Mad Men) enfin décomplexée.

On est étonné, et pas totalement : Apatow sait faire tourner ses productions, et sa patte est toujours là (même s’il prend un autre virage pour ses propres films). On cherche toujours où se situe cet équilibre parfait entre la bouffonnerie la plus totale, des dialogues crus et directs, des personnages déjantés (on reste ici moins réaliste que ses films précédents), des situations abracadabrantesques, et un amour sans fin pour ces acteurs. Finalement tout se déroule bien mieux que prévu, et on arrive à être surpris d’un film qu’on pensait prévisible. Revigorant sans tourner autour du pot la comédie US, ce Get Him To The Greek prouve que c’est bien dans les vieux pots qu’on fait les meilleures recettes…

Finalement très attachant, ce Get Him To The Greek est bien supérieur au mièvre Sarah Marshall, qui ne déméritait pas totalement. Grâce à un Russel Brand très en folie, et un Jonah Hill qui ne se démonte pas, voilà un pur produit comique moderne, qui déplaira aux oreilles chastes, et nous donne envie d’en avoir plus.