Houellebecq, la carte, le territoire et le Goncourt

Publié le 08 novembre 2010 par Stb

Je me réjouis … Je me réjouis de ce prix Goncourt accordé à Michel Houellebecq. Tout cela me replonge dans les années 90. Je  découvre Michel Houellebecq avec son Lovecraft puis Extension du Domaine de la Lutte.

J’adore ce regard sur l’époque contemporain et ses misères culturelles, sexuelles, comportementales. Il y a un côté « Debord » dans la plume de l’écrivain.

Vint alors Les Particules Elémentaires, Lanzarote et Plateforme. A la sortie de Plateforme, une chasse aux sorcières en fait l’homme à abattre. Déclaré « islamophobe », il resiste. L’auteur continue d’œuvrer.

La Possibilité d’une Ile me relie à Lanzarote façon cyberpunk. Pas de patates cuites  issues de la terre des volcans, mais une impression de liberté.

 

La Carte et le Territoire et les aventures de Jed Martin lui valent aujourd’hui le Goncourt.  Mélange d’un autoportrait démultiplié, d’un roman intégral et d’un regard sur le monde, ce « dernier Houellebecq »  est un grand livre. 

Regard ironique, pensée cynique en font un roman que certains à gauche ont cru pouvoir qualifier de poussif.

Poussif, non, en aucun cas, à moins de songer à la phrase de Nietzsche « Ce qui doit tomber, il ne faut pas le retenir ». De part sa plume, Houellebecq serait alors plutôt dans le camp des pousseurs, accélérant la chute d’une époque sans racines, sans équilibre. Reste la carte, le territoire et l’extension finalement permanente du domaine de la lutte.

Stéphane Bourhis