Trail de la côte d’Albâtre 2010 : récit de course

Publié le 01 novembre 2010 par Runmygeek

C’est un dimanche matin à 6h sous un temps pluvieux que cette journée de trail commence. Excité par la course je me lève avant que le réveil ne sonne. Comme à l’accoutumée maintenant je prends mon café et un quart de gatosport.Il fait encore nuit quand nous nous rendons, à la course, il y a un peu de vent et la température est fraiche. Direction Sotteville sur Mer en Seine Maritime, commune située entre Dieppe et Etretat en plein milieu de belles falaises de craie.

Avant la course

7h30 on récupère nos dossards dans nos catégories respectives : ma maman sur le 10km et moi sur le 25km, l’épreuve accueille également une marche de 10km, avec plus de 400 participants l’épreuve est un succès pour sa 1ère édition. Pas de tee shirt pour cette épreuve, en fait rien du tout avant le départ juste le dossard mais à 10 euros l’inscription ça peut se comprendre et comme on vient chercher du paysage ça n’est pas un problème on va être servi.

8h00 c’est l’heure de s’équiper à 1h du départ, je décide de courir en tenu longue que ce soit pour le haut ou le bas. Je porte également les chaussures minimalistes que je teste actuellement : les Merrell Trail Gloves, hors de question de mettre des five fingers, il va y avoir de la boue et ça sera trop glissant pour mes chaussures fétiches. J’enfile également mon camel bag remplit d’ 1L d’eau clair, je pense arrêter définitivement les boissons énergisantes pendant les courses car ça fait beaucoup trop de sucre et mon estomac ne supporte pas cela. Je prends également 1 barre décathlon à la banane, 1 barre pain d’épice, 1 gel overstim basic et un gel overstim red tonic au cas où. Je mets ma casquette pour éviter la pluie sur les lunettes et mes gants pour le froid.

La fine équipe avant la course :

Le départ

Etant donné qu’il y a un goulot d’étranglement juste après le départ, je décide de partir sur la ligne et tant pis si ça part trop vite. Le départ est commun à toute les courses et ça fait plaisir de voir autant de monde pour une 1ère.

Comme redouté ça part assez vite :

Je vais faire mes 5 1ers kilomètres à très bonne allure : 4min/km.

Le peloton de tête est déjà formé mais l’allure est trop rapide on va perdre 20 secondes au kilomètre par la suite :

Le milieu de course

Je décide de ralentir un peu histoire de ne pas me cramer pour le reste de la course, je sais que des côtes nous attendent et je préfère rester prudent et tant pis si je laisse partir la tête de course. Je m’accroche derrière un chevelu / barbu du club de Neufchâtel en Bray, je le remercie pour l’abri qu’il m’a offert face au vent qui commençait à vraiment se faire sentir. Pour le moment pas de grosses difficultés jusqu’au 12 ème kilomètre, on alterne entre du champs, de la boue, de la route des hautes herbes.

Au bout d’un chemin remplit d’eau j’entends ma petit soeur m’encourager, ça fait plaisir et ça gonfle le moral.

Vers le 12 ème kilomètre je me fais remonter par 2 concurrents que je laisse filer avec mon pare vent, je ne souhaite pas accélérer, la descente est assez abrupte, et je ne trouve pas la cadence à adopter dans les marches qui ont un format un peu spécial, ce qui me provoque un point de coté, ça faisait des années que je n’avais pas eu ça. Je prends un gel à cet endroit histoire d’anticiper la fringale et je me dis qu’il faut vraiment que je teste le salé car la c’est écœurant.

Le passage dans Veules les Roses est très agréable, la ville dispose de très jolies ruelles avec des moulins à eau.

L’arrivée sur le front offre un superbe paysage malgré les goutes, à peine descendu il faut déjà remonter, des escaliers puis du sentier, un concurrent me double mais je n’ai pas de mal à m’accrocher, il décide de courir et moi de marcher, on va exactement à la même vitesse sauf que pour moi c’est économique. Les jambes commencent à se faire sentir mais l’état de forme général est plutôt bon.

On retourne en pleine face au vent et à la pluie, j’arrive à retrouver une allure correcte avec une fréquence cardiaque de 180bpm, malgré cela un autre concurrent me remonte, tout ceux qui me remonteront sont plus âgés que moi comme quoi en trail c’est la caisse et l’expérience qui prime.

Au 18ème KM je sors mon pain d’épice et j’en cale 1 quart dans la joue histoire de le manger tranquillement, je recommande franchement, ça change des barres énergétiques trop sucrées, je ferai certainement un petit test un plus tard.

Après la plaine on ne traine pas pour redescendre sur Veules les Roses et attaquer une grosse côte sans escalier où cette fois tout le monde marche, j’essaie d’appuyer sur mes cuisses avec mes mains histoire de les soulager, la côte fait 60D+ pendant 700 mètres.

Je commence à retrouver mes jambes et je m’accroche à un concurrent, ensemble nous commençons à remonter, et on finit par rattraper mon chevelu de tout à l’heure, c’est bon pour le moral.

On peut voir sur ce graphique le dénivelé sympathique de la course :

Fin de course : les escaliers de la mort !!!

Nous arrivons sur la fin de parcours, nous savons tous ce qui nous attend : un escalier de 231 marches à descendre puis à remonter.

Je descends donc prudemment, ça serait bête de tomber à la fin d’autant plus que ça glisse pas mal. Arrivé vers la plage on descend sur le sable grâce à une digue très glissante, des bénévoles nous aident à faire la dernière marche. Le décors est magnifique avec la vue sur la mer et la plage à marée basse bordée par les falaises de de craie de 60mètres de haut.
Mais pas le temps de trop s’attarder je sais que je suis dans les 20 1ers et comme c’était mon objectif je ne traine pas, idem pour le chrono je devrai passer sous les 2h.

Nous faisons donc 300 mètres sur le sable en contournant une balise puis c’est parti pour la montée infernale et la je ne tente même pas d’enchainer 2 marches par 2. Je monte très lentement comme tout le monde. Ma maman m’attend en haut pour immortalisé le moment :

Juste à la sortie des escaliers je sens une crampe arriver sur le mollet gauche, pas grave on est à 1 km de la fin, je cours prudemment avec une foulée très économique mais néanmoins énergique je tiens à garder ma place.

Je termine en 1h57 à la 20ème place, content de moi mais assez fatigué, y a pas de doute je suis encore très jeune sur trail.

Notre récompense : une petite gravure sur verre avec un coureur franchissant la ligne d’arrivée, très original et présentable sur une étagère.

Le buffet à l’arrivée était bien sympa avec les traditionnels mets mais en plus des produits locaux : Neufchâtel (fromage), cidre etc.

Les résultats sont disponibles sur le site http://www.mescompetitions.fr

Les traits un peu tirés à l’arrivée :

Conclusion

J’ai encore beaucoup appris sur ce trail, je dois encore plus gérer mes courses pour enchainer le dénivelé, il y a encore du boulot pour attaquer des épreuves avec du dénivelé en milliers de mètres mais j’y arriverai.

Merci aux organisateurs et bénévoles pour cette magnifique course que je recommande chaudement, j’espère qu’elle sera reconduite pour l’an prochain car pour une 1ère édition et avec si peu de pub c’est une vrai réussite. On voit bien que le trail à la côte en ce moment et que les gens en ont marre de l’ambiance sur route qui est beaucoup moins sympa qu’en trail.

Tous les coureurs que j’ai croisé avaient le sourire, je n’ai entendu personne raller ou gueuler. L’effet chrono de référence doit jouer, sur ce genre d’épreuve on part un peu vers l’inconnu et on reste humble face à la nature.

La trace GPS du trail de la côte d’Albâtre

Photos

Merci aux sites normandiecourseapied.com et cb2000 pour les photos.

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