Kill Me Please / Réalisation de Olias Barco

Par Kilucru

Kill Me Please Réalisation de Olias Barco (France, Belgique, 2010)
Avec Aurélien Decoing (Docteur Krüger), Virginie Efira (Inspectrice Evrard), Bouli Lanners (M. Vidal), Benoit Poelvoorde (M. Demanet), Saul Rubinek (M. Markus)…
Synopsis
Le docteur Kruger est un pionnier décidé à faire entrer le suicide dans la modernité. Sa clinique reçoit une subvention gouvernementale afin que le suicide ne soit plus une tragédie, mais un acte médical assisté. Son rêve est de trouver un cadre thérapeutique à l'intérieur duquel la médecine parvient à dominer cette pulsion de destruction que les désespérés, ou les malades, veulent exercer contre eux-mêmes. Le docteur Kruger est un humaniste qui cherche à rendre la mort des autres plus douce. Mais dans la montagne isolée où il a décidé de bâtir son rêve de « suicide idéal », quelque chose vient lui rappeler que personne ne contrôle la pulsion de mort : la mort elle-même.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Un homme effectue son jogging matinal aux milieux des bois, soucieux semble-il de sa forme comme de sa santé. Le Dr Kruger, sa mise en jambes réalisée, reçoit alors, après avoir visionné une vidéo retraçant le parcours et les désidératas de ce dernier, son premier client.
Au sein de sa clinique d’un genre tout particulier ses clients se pressent, hommes et femmes désireux d’en finir, non pas avec une quelconque maladie mais avec la vie tout simplement. Les motivations sont multiples, psychoses devenues par trop pesantes au cas le plus délirant,  défilent  ici toutes sortes de cas, des plus farfelus au totalement bidon ainsi de cette star s’inventant des cancers  inguérissables mais l’établissement est sérieux et le zozo (Benoit Poelvoorde  en star mytho et hypocondriaque) se verra éconduit….
Après s’être inquiéter de leur réelles motivations, le temps de la réflexion leur est laissé, et quand un départ s’effectue..Nous n’en suivrons qu’un, c’est dans un confort total, champagne et galante compagnie pour finir dans un spasme de jouissance, petite et grande mort en quelque sorte.
La petite communauté continuerait suivant son planning si, premièrement une inspectrice du fisc ne venait mêler son nez dans cette institution par ailleurs financée en partie par l’état et surtout qu’un accidentel incendie ne ravageait cuisines et stocks de nourriture obligeant à programmer un départ prochain et précipité.
Alors que les clients réclament leur dû, prêts à se bousculer pour un départ définitif, elles n’ont d’autres possibilité que d’accepter de quitter temporairement  le manoir…oui mais les autochtones, villageois doublés de chasseurs redoutables cernent le château décidé à ….supprimer ces esprits « démoniaques »
Et nous voici dans la fable de l’arroseur arrosé, où le chasseur au nom du sacré de la vie se transforme en redoutable tueur de « victimes » qui jusqu’alors ne demandaient que cela. La situation bascule, devient ubuesque…et bien plus encore car les esprits s’enflamment, disjonctent pour former une comédie noire à l’humour dévastateur, avec une légère tendance gore car les cadavres s’amoncellent…
Que ceux qui devraient tenir à la vie, la porter en flambeau deviennent les bourreaux tandis que les victimes tiennent soudain étrangement à leur peau…voila qui donne à réfléchir…
Ce film mené par de joyeux lurons, cachant leur rires et sourires sous de graves mines illuminées forme une comédie noire, fantaisiste et dérisoire. Mais que l’on ne s’y trompe pas Olias Barco nous parle quand même à sa manière d’euthanasie et du moyen de passer outre , vivre et survivre coute que coute…en s’aidant du rire par exemple !
Kill Me Please Critikat.Com "...L’atout de Kill Me Please tiendra au fait que son dispositif comique va déborder vers une sorte de chasse à l’homme loufoque et gore. Grand moment absurde, les patients, menacés par des autochtones qui refusent le voisinage de la clinique, vont devoir sauver leur peau. Le basculement poussera les patients dans leurs retranchements et tous seront bientôt confrontés à la peur de mourir. La pirouette broie alors le sérieux du pitch inaugural (l’euthanasie) et impose l’action (l’instinct de survie) comme seul moyen de recouvrir la vie et de lui faire la nique..."
Le Monde.Fr - "Kill Me Please" : mouroir de cinéma potentiel
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