Quand dans l’alcôve, il m’en souvient (Liu Yong)

Par Arbrealettres


Quand dans l’alcôve, il m’en souvient, Je t’ai connu,
Je n’avais qu’une pensée,
Rester ensemble à jamais.
Mais, qui l’eût cru, à la joie de nos brèves rencontres
A succédé le long chagrin de la séparation.
Le printemps finissant a perdu ses couleurs.
Devant mes yeux embués,
C’est un tourbillon fou de chatons et de fleurs.
J’ai peur que la beauté du site
Ne s’évanouisse à ta suite.

A qui pourrais-je dire ma solitude ?
J’aurais dû m’en douter, tes serments de naguère
N’étaient que paroles légères.
Si J’avais su qu’il me serait si dur de t’oublier,
Dès le début je t’aurais retenu,
Car non seulement tu étais galant et plein de talent,
Mais quelque chose en toi
A captivé mon coeur.
Même si je restais tout un jour sans penser à toi,
Mille fois mes sourcils se fronceraient de peine.

(Liu Yong)