Critique : Welcome to the Rileys (par Jango)

Par Jango



Synopsis :

Au cours d’un déplacement professionnel, Doug Riley rencontre Mallory, stripteaseuse dans un club de la Nouvelle-Orléans. L’affection paternelle qu'il ressent pour elle bouleverse le mariage de Doug et Loïs, huit ans après la mort tragique de leur fille unique.

Critique :
Welcome to the Rileys est un peu l’archétype du film indépendant faisant sensation en Festival. Présenté à Sundance puis à Deauville (je l’ai vu là-bas, voir les photos en bas du billet de la présentation du film par Jake Scott), il est met en scène un trio d’acteurs parfaitement dirigés et prouve une nouvelle fois le potentiel de Kristen Stewart, actrice trop vite catégorisée du fait de son rôle dans la daube Twilight.
Drame sensible, Welcome to the Rileys évoque le deuil d’un enfant et la transposition d’amour vers une ado que l’on peut considérer comme étant au fond du trou. Le père Riley, James Gandolfini, vit dans l’adultère depuis le décès de son enfant, ne trouvant plus le réconfort auprès de sa femme, cette dernière restant cloisonnée chez elle avec ses idées noires. Elle s’effondre, lui ne sait où aller pour remonter la pente. C’est dans un de ces soirs de déprime qu’il fera la rencontre de Kristen Stewart, strip teaseuse vulgaire par nécessité pour conserver un toit où loger.

La suite du film est évidente ce qui ne l’empêche pas de fonctionner parfaitement. Devant se besoin de donner de l’amour, M.Riley va prendre son aile cette presque encore ado pour la sortir petit à petit de milieu sale et glauque dans lequel elle évoluait. Par elle, il retrouvera gout à la vie, le gout d’aimer, le gout d’aider. Cet amour cadenassé par la mort de l’être le plus cher au monde va progressivement être libéré, profitant à ces deux êtres que tout opposait mais pourtant si complémentaires.
Welcome to The Rileys ne brille nullement pas son originalité mais davantage par son excellent casting touchant de sincérité (mention à James Gandolfini). Kristen Stewart continue à prouver ses affinités avec le ciné indé en cassant son image de sainte ni touche véhiculée par le blockbuster vampiresque. L’actrice que l’on sait tous douée révèle ici un talent certains pour le drame sans jamais tomber dans le sur-jeu larmoyant. La relation fille-père de substitution au centre du récit aurait  pu se révéler casse-guelle, sa réussite est l’œuvre d’une direction d’acteurs sans faille et à une retenue salvatrice de Jake Scott dans les moments particulièrement émouvants.

Jake Scott (fils de Ridley / frère de Jordan / neveu de Tony) ne se montrera pas comme un réalisateur audacieux avec ce nouveau film, respectant à la lettre les codes et les balises du cinéma dramatique indépendant américain, le final très convenu nous confortant dans ce sentiment. Il serait cependant regrettable de s’arrêter à la surface classique du film en refusant d’accepter toute l’émotion que celui-ci fait passer. La  sensibilité à fleur de peau qui se dégage de Welcome to The Rileys se révèle en effet ultra convaincante, à l’image de ses deux acteurs principaux.
Ca ne transcende rien mais ça reste un beau moment !