Phénomène « libanga » : Le ministre Matata PONYO ne décolère pas contre Papa WEMBA

Publié le 15 novembre 2010 par Africahit

Le chanteur Papa Wemba à maille à partir avec le ministre Matata Ponyo qui lui fait grief d’avoir cité son nom dans une des chansons de l’album « Notre Père », cela sans le consentement préalable de cette autorité politique. 

Le ministre, qui ne décolère pas, exige au chanteur de rentrer au studio pour extirper son nom de la chanson en cause. Matata Ponyo, rapporte-t-on, aurait vertement tancé Papa Wemba.

Mais, dans l’entourage de Bokul présentement en tournée européenne, on fait valoir que c’est un fils du ministre concerné qui aurait lui-même approché le patron de Viva-La-Musica, question de surprendre agréablement son père.

Ce qui n’était pas une première en la matière car, beaucoup de personnalités et autres célébrités du pays ont eu à passer et usent des intermédiaires pour se faire chanter par les stars et autres vedettes de la chanson congolaise.

La chose, malheureusement, n’a pas été du gout du ministre des Finances qui est monté sur ses grands chevaux. De tout temps, les personnalités politiques RD congolaises décrient du bout des lèvres le phénomène « libanga ».

En réalité, beaucoup parmi sont heureuses voire fières d’être citées à longueur de chansons. N’a-t-on pas vu, une fois, un ministre roulant à vive allure dans sa limousine rebrousser brutalement chemin parce qu’interpellé par un musicien?

Il faut féliciter le ministre de la Communication qui avait eu à prendre un arrêté ministériel interdisant aux disciples d’Orphée du pays de citer les autorités et autres personnalités dans leurs chansons.

Lambert Mende a-t-il été suivi? On peut commencer à répondre par l’affirmative au regard de la réaction très positive et responsable du ministre Matata Ponyo. 

Un ministre, en effet, n’est pas n’importe qui. Sa fonction lui impose un comportement responsable à l’image de ce que vient de montrer le ministre des Finances.

De quoi réjouir la ministre de la Culture et des Arts, Jeannette Kavira, faut-il le rappeler, à l’occasion du lancement de la campagne nationale de lutte contre les antivaleurs dans la musique congolaise, appelait, en effet, ses collègues du Gouvernement et les autres personnalités du pays à refuser de se faire chanter où de faire l’objet des « mabanga ». 

La ministre n’avait donc prêché dans le désert. Aux autres de suivre l’exemple de Matata Ponyo.

Il faut le dire, ce feuilleton n’est pas sans rappeler celui du chanteur Adolphe Dominguez menacé à l’Anr et à qui il avait été fermement recommandé de retirer du marché tous les CD et cassettes de son précédent album contenant le nom d’un membre de la famille présidentielle.

C’est dire que tous les musiciens de la Rdc devront désormais y regarder par deux fois avant de citer le nom d’une personnalité du pays dans une œuvre musicale.