L'effet Larsen

Par Liliba

Delphine BERTHOLON

4ème de couverture :
"Cet été-là, je venais d'avoir dix-huit ans. J'aurais dû être en bikini sur une plage, à me tartiner de crème solaire en reluquant des garçons à torses pain d'épice. J'aurais dû, précisément, être en Grèce, avec Marie et Johanna- nous programmions ce "voyage de la majorité" depuis nos quatorze ans. Cet été-là, j'aurais dû être comme toutes les autres: une jeune fille ingrate, inconséquente et merveilleuse.
La vie étant ce qu'elle était, je servais des cafés."

L'année de ses trente ans, Nola décide d'affronter les démons qui la hantent depuis plus d'une décennie, depuis cet été-là.
Août 1998. Il fait 37 degrés, Paris est vide, les Bleus sont champions du monde et la jeune Nola a dix-huit ans vient de perdre son père. Contrainte d’emménager avec sa mère Mira dans «l'immeuble-mutant», reflet architectural de leur vie décrochée, elle espère se reconstruire. Mais bientôt, Mira présente d’étranges symptômes ...
L'Effet Larsen nous plonge au coeur de la mémoire familiale, dans ces zones d'ombre où se nichent la culpabilité et les coups du sort.

Nous avons donc ici Nora qui l'année de ses trente ans décide de tuer ses vieux fantômes et de faire face à ses souvenirs, et surtout de tenter de comprendre son histoire et celle de sa famille. Cet immeuble habité autrefois fut-il le catalyseur des angoisses maternelles, le "petit trop" déclencheur de ses problèmes d'’hyperacousie, ou bien n'était-ce "que" le décès récent du père et le chagrin à affronter trop profond qui traumatisaient cette femme ? Malgré son amour pour sa mère, la jeune Nora se sentait impuissante à endiguer le processus de folie qui guettait Mira...

Une très belle écriture, toute en finesse, avec de superbes portraits de femmes et cet amour de fille à mère qu'on sent tout au long du roman, malgré l'impuissance de Nora à aider sa mère et parfois, de la révolte. Cette histoire est vraiment poignante et émouvante, et fort heureusement ne tombe jamais dans l'apitoiement ou le pathos. On en ressort triste, mais cependant avec un brin d'optimiste et de foi en la vie.

J'ai beaucoup aimé ce roman, mais curieusement, un mois et demi après ma lecture, je n'en n'ai quasiment aucun souvenir, ou très flou... Vous me direz que c'est bien de ma faute et que je n'ai qu'à écrire mes chroniques toute de suite après mes lectures, et vous aurez cent fois raison, mais mon temps libre étant ce qu'il est en ce moment -fort réduit-, j'entasse les livres lus et non encore chroniqués... Mais ce retard est intéressant en cela qu'il me permet de réaliser vraiment quelles sont les lectures qui m'ont marquée et dont je me souviens parfaitement, et celles qui ne m'auront laissé qu'une trace fugitive...

Livre voyageur de Clara, que je remercie (une fois de plus !)

Les billets de Géraldine , Aifelle, L'or des chambres, Kathel, Midola, et de Keisha ,.