Exode forcé

Publié le 19 novembre 2010 par D.ieu Nous Aime...
On parle toujours des Palestiniens qui ont quitté le territoire de la Palestine anglaise après la création de l'État d'Israël en 1948.
Mais qui parle des Juifs chassés de tous les pays arabes?
Le monde arabe abritait environ 900 000 Juifs en 1945. Il en reste désormais 4 500. À peine un demi pour cent.
Il y a eu une épuration quasi totale de la composante juive du monde arabe.
Les Juifs ont été massivement expulsés des pays arabes et contraints à l'exil.
L'historique et l'analyse de cet exil constituent le coeur de l'ouvrage de Nathan Weinstock, "Une si longue présence. Comment le monde arabe a perdu ses Juifs (1947-1967)".
Il y retrace pays par pays le parcours de ces communautés juives du monde arabe qui étaient des autochtones puisque elles étaient ancrées dans ces lieux depuis plusieurs siècles avant la naissance de l’Islam.
Selon l'organisation internationale Justice pour les Juifs de Pays arabes (JJPA), quelque 886 000 Juifs ont été expulsés après 1948.
Il s'agit de personnes originaires du Maroc, d'Algérie, de Tunisie , de Lybie, d' Égypte, du Liban, de Syrie, d'Irak, du Yémen, mais aussi d'Iran et de Transjordanie.
Au Maroc, le nombre de Juifs était de 265 000, aujourd'hui il est de 2 500.
En Algérie, le nombre de Juifs était de 140 000, aujourd'hui il est de moins de 100.
En Tunisie, le nombre de Juifs était de 105 000, aujourd'hui il est de 1 500.
En Libye, le nombre de Juifs était de 38 000, aujourd'hui il est de 0.
En Égypte, le nombre de Juifs était de 75 000, aujourd'hui il est de 100.
Au Liban, le nombre de Juifs était de 20 000, aujourd'hui il est d'environ 20.
En Syrie, le nombre de Juifs était de 30 000, aujourd'hui il est de 100 à 150.
En Irak, le nombre de Juifs était de 150 000, aujourd'hui il est d'environ 20.
En Yémen, y compris Aden, le nombre de Juifs était de 63 000, aujourd'hui il est de 200.
Au total sur 886 000 Juifs dans ces pays, il en reste aujourd'hui environ 4 500.
Le 24 février 2010, la Knesset a voté une loi donnant le droit aux Juifs expulsés des pays arabes de demander une compensation pour les biens laissés de force derrière eux.
Selon de nombreux députés israéliens, cette loi devrait faire partie intégrante de tout futur accord de paix.
Le projet de loi stipulait que "l'État d'Israël ne signera, ni directement ni via un intermédiaire, aucun traité de paix avec un pays dans lequel les droits des réfugiés juifs n'ont pas été respectés conformément au traité de l'ONU".
Il est évident qu’un mutisme a longtemps enveloppé la question de cet exode total de la population juive de l’aire arabo-musulmane.
Ces Juifs qui ont opté pour les États-Unis, Israël, la France ou d’autres pays encore, se sont progressivement intégrés à leur pays d’accueil et ne sont pas des réfugiés héréditaires entretenus par l’ONU.
Pourquoi ce silence qui contraste curieusement avec la ferveur qui caractérise l’engagement de ceux qui militent pour la cause des réfugiés palestiniens?
Est-ce une vérité qu’on refuse d’entendre ou une situation qui relève de la normalité du Juif fondamentalement obligé de fuir pour l’éternité?
Seigneur, est-ce cela la Justice?