Il est minuit mois une, m’sieur Charest

Publié le 20 novembre 2010 par Politicoblogue

Jean Charest

La volte-face de la FTQ qui réclame maintenant une commission d’enquête sur l’industrie de la construction vient d’éliminer le dernier allié du gouvernement de Jean Charest dans son refus obstiné dans ce dossier.

Isolés, les libéraux ne peuvent plus justifier l’injustifiable, la tenue d’une commission d’enquête est la seule issue à la crise politique que traverse le Québec.

Déjà, les déclarations de l’ex-ministre péquiste de la sécurité publique, l’actuel député bloquiste Serge Ménard et celles du député libéral de Vimont, Vincent Auclair, ont permis de rompre l’omertà qui entoure le roi de Laval, Gilles Vaillancourt. L’appel du président de la FTQ ne peut demeurer sans réponse.

Je souligne aussi le silence de mort qui a entouré la proposition du militant Drapeau, lors du dernier conseil général du PLQ. Un acte manqué qui coûtera cher aux libéraux lors du prochain scrutin général.

Les enquêtes

À leur défense, il faut quand même rappeler que les libéraux n’ont jamais fermé la porte à la tenue d’une commission d’enquête, ils s’en tiennent à la même ligne depuis le début. Une commission si nécessaire, mais après la fin des enquêtes policières. L’escouade Marteau est effectivement au travail, mais le cas de Laval nous démontre les limites des enquêtes policières.

Mais de voir le premier ministre se poser en victime ne fait plus rire personne, même dans son propre caucus. Bien entendu qu’il est la cible de l’opposition, c’est lui le chef du gouvernement qui reste sourd.

Les Québécois ont entendu et jugé la cause, ils réclament une commission d’enquête, les élus de l’opposition à Québec aussi ont entendu la cause et jugé, la société civile a entendu et jugé la cause et réclame, elle aussi, une commission d’enquête. Même l’Union des municipalités du Québec, présidée par le maire éclaboussé de Saint-Jérôme, a réclamé une enquête.

Les libéraux de Jean Charest, isolé, ont déjà perdu la bataille de l’opinion publique, à moins de vouloir perdre le pouvoir, ils n’ont d’autres choix que de priver Pauline Marois et ses troupes du seul os qu’ils rongent goulument jour après jour.

Comme le disait à l’Assemblée nationale le député indépendant des Chutes-de-la-Chaudière, Marc Picard, Jean Charest a décidé que les rumeurs faisaient moins mal à son gouvernement que la vérité.

Peut-il voir plus grand?

Je doute que Jean Charest puisse s’en sortir même en mettant sur pied une telle commission, le mal est fait pour lui. Les prochaines semaines nous permettrons toutefois de voir s’il est capable de faire passer les intérêts de l’État avant les siens et, à la limite, ceux de son propre parti avant les siens et ainsi laisser à son successeur un minimum de marge de manœuvre pour tenter de sauver les meubles.

Le temps n’est plus aux enquêtes policières et de toute manière le travail des policiers n’a jamais été incompatible avec la tenue en même temps d’une commission d’enquête.

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Texte initialement publié sur Écran radar

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