crisis

Publié le 22 novembre 2010 par Hoplite

"Et pourtant, une banque d'affaires, Lehman Brothers, va être abandonnée à son sort. Or ce qui est intéressant à observer, c'est que cette banque aurait pu être sauvée. (...) D'où l'inévitable question : pourquoi la FED, qui avait sauvé Bear Sterns et qui, par la suite, sauva le système dans son ensemble, a-t-elle laissé tomber Lehman Brothers ?
(...) Je n'ai pas la preuve de ce que je vais avancer ici, mais voici ma thèse : l'oligarchie financière a décidé de créer un choc pour conditionner l'opinion, en vue de débloquer ensuite les "plans de sauvetage" bancaires qui ont permis, en toute simplicité, de reporter les dettes sur les Etats, et donc en dernière analyse vers les contribuables. La faillite de Lehman, en provoquant une énorme onde de choc à travers le système financier mondial, a placé les dirigeants politiques devant un choix cornélien : ou bien laisser tomber les banques, et voir l'ensemble du système de l'argent s'effondrer (et avec lui toute la structure sociale), ou sauver les banques, coûte que coûte. Lehman Brothers, la plus petite des banques d'affaires US, a donc été pour l'oligarchie financière un pion sacrifié. Et l'on remarquera au passage que le Secrétaire au Trésor qui a décidé ce sacrifice, Henri Paulson, est un ancien employé d'une concurrente de Lehman, Goldman Sachs."
(...) En 2000, cependant, ces mêmes dirigeants se rendent à l'évidence : l'Asie monte en puissance plus vite qu'ils ne le pensaient, et leur propre économie productive menace d'imploser (...).
Les dirigeants de l'anglosphère s'organisent donc pour remodeler leur zone d'influence sur de nouveaux schémas, plus inégalitaires (...) Ce remodelage de la structure de classe a été préparé par une fausse reprise, orchestrée pour rendre possible, en sortie de crise, un coup d'Etat déguisé".(...)
Ces grandes banques, dûment recapitalisées par un pouvoir qui n'est jamais que leur émanation, et cela depuis des décennies, sont en réalité moins en difficulté que les grandes banques européennes (...).Les USA sont encore en mesure de la modeler (la crise) à leur convenance - (...) afin de conduire une guerre financière secrète contre les protectorats européens, délibérément fragilisés.
(...) le protecteur est bien décidé à faire retomber le poids de sa faillite sur son protectorat, afin de se positionner au cœur d'un empire occidental qui restera sous domination de la finance anglo-saxonne."

Michel Drac, Crise ou coup d'Etat?, 2009.

Oui, pourquoi?