Docteur Jeckyll et Mister Hyde

Publié le 24 novembre 2010 par Gezale
Nicolas Sarkozy est un homme à multiples facettes. Pendant la première partie de son quinquennat, il s'est lâché grave comme dirait un collégien de mon voisinage. On a eu droit au « casse toi pov con » « viens ici, descends si t'es un homme ». C'était quelques temps après le Kärcher et la racaille des banlieues et surtout après le Fouquet's et la croisière courte sur le yacht de Bolloré.
Il a vu le résultat : l'UMP battue aux municipales, écrasée aux régionales et des sondages de plus en plus catastrophiques. Certains diront : c'est la faute à la crise ! D'autres, dont je suis, ne pourront que constater la terrible dégradation de l'image du président et l'abaissement de la fonction. Depuis le remaniement, Sarkozy a souhaité montrer un autre visage. Celui du président au-dessus de la mêlée, celui du chef qui apaise et sait conserver son sang-froid.
Patatras. Il a suffi d'une conférence de presse au débotté, en « off » comme on dit dans le jargon journalistique pour que le nouveau Dr Jeckyll redevienne Mister Hyde. « Amis pédophiles, bonsoir » ! Même sur le ton de la boutade et de la provocation, la parole demeure présidentielle et se prête pas du tout à ce genre d'humour mêlant cynisme et âcreté. Les journalistes présents, à qui s'adressaient l'insulte déguisée, n'en reviennent toujours pas. Et, malgré la forte insistance de l'Elysée pour que les paroles du chef ne soient pas reprises en boucle sur les sites d'information, rien n'y a fait. libération.fr (http://www.liberation.fr/) a balancé l'enregistrement audio de Sarkozy à Lisbonne, un enregistrement qui fera date peut-être autant que celui du majordome de Mme Bettencourt.
Et tout cela pour une erreur de responsabilité ! « Je n'étais pas le trésorier de la campagne de Balladur, ni son directeur, j'étais son porte parole. » Pour avoir mélangé les rôles, les journalistes se sont fait taper sur les doigts. Denis va encore me dire que je parle de Sarkozy est qu'il y a mieux à faire. Sans doute. Je demeure, toutefois, persuadé qu'il est sain et démocratique d'en savoir toujours plus sur ceux qui nous gouvernent. Surtout quand ils perdent les pédales.