Soleil, feuilles mortes et art (de vivre) à la berlinoise

Publié le 25 novembre 2010 par Marielyner

Une autre copine qui vient me rendre visite alors on se remet en mode tourisme! Un tourisme culturel. Soft. Un blitz de 5 jours.

Dans le désordre d’automne.

Un événement: je suis allée au Berliner Ensemble pour la première fois. Un autre théâtre, il était temps! Le théâtre de Brecht. Voir une pièce de Brecht. Tsé. Im Dickicht der Städte. Et j’ai compris: Dans la jungle des villes. Un titre inspirant. Une mise en scène qui l’est moins…

© Photo Barbara Braun

C’est pas vrai qu’il faut comprendre ce qui est dit sur scène pour apprécier une mise en scène. C’est sûr que ça aide, surtout si c’est du Régy, mais là, c’est pas du Régy c’est du Brecht. Pis on est dans SON théâtre. Je comprends pas. Je suis outrée. Et je ne suis pas outrée souvent depuis que je suis à Berlin. Mais là, je crie –presque- au scandale: mais kessé ça cette mise en scène-là??? Je vais pas tomber amoureuse de Katharina Thalbach! Nein, nein, nein! Le début est assez intéressant scénographiquement, mais ça s’épuise. Le plateau possède une surface circulaire qui tourne et ça fait partie du théâtre. Il faut savoir s’en servir. Ce qui n’est visiblement pas le cas ici. Et puis, elle est où la distanciation brechtienne??? Heille la grande! Du Brecht, ça se joue pas de manière classique! C’est pas pour rien que tous les grands metteurs en scènes sont des hommes: exit l’émotion, welcome la réflexion. Cela dit, je n’ai rien contre l’émotion. Mais c’est pas comme ça qu’on monte Brecht. Il critique justement ça!!! Et le jeu des acteurs… Calvaire! En plus d’être ordinaires, c’est pas mal sur eux que reposent la mise en scène. Et c’est probablement la principale raison de l’échec de cette mise en scène: les acteurs brechtiens ne doivent JAMAIS  être le centre d’attention, mais des éléments parmi d’autres. Exit l’égocentrisme. En plus, il y a un entracte. Je déteste les entractes. La moitié de la salle en profite pour s’en aller en courant. Mais moi je fais jamais ça. Des fois que je manquerais un moment de grâce. Mais bon, ce sera pas pour aujourd’hui. Pour 5€ on va pas brailler sa vie, hein? On va essayer d’aller voir Peter Stein la prochaine fois.

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Et pour nous montrer que tout n’est pas perdu, la Andcompany&Co directement venu du Brésil, nous prouve qu’il est possible de monter Brecht comme il se doit avec FatzerBraz à Hebbel am Ufer, Hau 3. Première expérience au Hau 3. Je ne suis pas déçue! Rincez-vous l’oeil!