Alela Diane - "The Pirate's Gospel" 2007 Fargo

Publié le 25 novembre 2010 par Audiocity

Alela Diane est une chanteuse et compositrice américaine dont le premier album "Pirate's Gospel" est paru en 2006. Ce disque a beaucoup fait parler en Europe lors de sa sortie, certains critiques n'hésitant pas à le considérer comme l'un des 10 meilleurs albums de l'année 2007. Issue d'une famille passionnée de musiques traditionnelles en tous genres, sa mère l'encourage à chanter dès son plus jeune age et son paternel, Tom Menig, guitariste au sein d'une formation reprenant des morceaux du Grateful Dead lui inculque les rudiments de la guitare sèche. Elle n'a que 21 ans lorsqu'elle décide d'enregistrer ses mélodies dans le petit studio de son père à Nevada City durant l'été 2004, avant d'en faire 650 copies puis de prendre la route en direction de Portland dans l'Oregon où elle écumera les salles de concerts dans l'espoir de trouver son public. Elle saisit ainsi toutes les opportunités qui s'offrent à elle et finit tout de même par intéresser les gens et les petits médias locaux. Finalement, et à force de persévérance, ce sera le label Grass Roots Records qui lui proposera son soutien. L'album ne sortira dans le commerce que  2 ans plus tard et trouvera un écho bien plus marqué en Europe qu'aux Etats-Unis. Il faut dire que ce vaste pays n'est pas si facile à conquérir, qui plus est si vous n'avez aucune visibilité médiatique importante, et qu'en matière de folk/country, son patrimoine est déjà plus que bien fourni (Patsy Cline - Karen Dalton - Emmylou Harris) . Se différencier n'est donc pas chose aisée tout comme parvenir à être vraiment créatif ou original. Ce n'est d'ailleurs pas ce qu'a cherché à faire Alela avec ce disque intimiste et minimaliste où l'essentiel des titres sont écrits sur une forme guitare-voix très simple, sans effusion d'arrangements en tous genres ou grand renfort d'orchestrations hyper travaillées. Un jeu de guitare sommaire et une voix somme toute assez banale, le fruit de sa réussite provient certainement plus de la sincérité qu'elle parvient à transmettre et de la force de son écriture sobre contant les événements marquants de son existence que de la réelle qualité artistique ou mélodique de son oeuvre.
Des membres de la famille proche (cousins, amis, ou parents) participeront à l'enregistrement et agrémenteront de manière rustique les morceaux de l'album en y ajoutant quelques notes de basses ou de piano, des claps ou un peu de banjo, tout cela dans un dépouillement extrême comme il en existait dans le folk des années 30. La pochette au ton sépia la représentant telle une indienne d'autrefois rappelle sans aucun doute ces clichés d'antan pris à la chambre noire par les photographes aventureux soucieux de rencontrer ce peuple nomade et lui a sans doute été inspiré par son amie, la chanteuse Mariee Sioux, avec qui elle partage depuis longtemps sa passion pour la musique et qui chante également sur 5 titres de l'album. Mais que vaut justement ce premier album?
En ce qui me concerne, je dois reconnaitre que contrairement aux critiques de l'époque je ne pense pas que ce disque soit un grand disque. Soit les Inrocks l'ont suréstimé pour en arriver à le hisser dans le top 10 des meilleurs albums de 2007, soit l'année 2007 n'était pas un très bon cru (et là je doute que de trouver un top 10 digne de ce nom n'ait pas été envisageable cette année là). Même si ma mémoire me joue des tours et que je serai bien incapable de me rappeler avec exactitude de tous les bons album parus en 2007, je pense qu'un top 50 lui aurait mieux convenu. Parce qu'il faut reconnaitre que "Pirate's Gospel" n'a rien de très novateur et manque tout de même de consistance et de créativité. Beaucoup de morceaux se ressemblent et sont assez lancinants. Certaines mélodies ne sont pas passionnantes et pêchent par leur manque de distinction les unes des autres (impression due en partie au faible niveau guitaristique d'Alela Diane), enfin ce disque aurait certainement mérité plus d'arrangements pour ne pas donner l'impression de tourner parfois en rond au risque pour l'auditeur de décrocher ou de ne plus y prêter attention. Dommage que ce premier album soit trop timoré car au final seule la moitié des titres m'auront convaincu, soit une moyenne assez basse malgré tous ces efforts et la sincérité de son écriture. Quoi qu'il en soit je continue de le garder dans ma discothèque et ne le ressort qu'en de rares occasions le temps d'une dizaine de minutes ou pour le faire écouter à des amis dont je connais leurs goûts pour la musique folk afin qu'ils se fassent eux aussi leur avis sur sa musique. Pour vous, je vous laisse la possibilité si vous le souhaitez de l'écouter dans son intégralité ici (en plus de la sélection que je mets à votre disposition dans le lecteur du haut), ainsi que les liens habituels se rapportant cette artiste.

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