Arthur et Marine Le Pen sont maintenant amis

Publié le 26 novembre 2010 par Laurelen
« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille… » Aujourd’hui, on ne choisit plus non plus ses amis, mais simplement ses « paramètres de confidentialité ». Et encore, faut s’y connaître… Grâce à Facebook, des employés d’une société de Boulogne Billancourt ont appris à leurs dépens que les amis de leurs amis pouvaient être leurs ennemis. Pour avoir émis des propos « tendancieux » sur leur boite et notamment leur DRH, dans un esprit de confidentialité totalement ouvert et pour le moins humoristique, trois d’entre eux se sont fait dénoncer par un « ami d’amis » qu’ils ne soupçonnaient pas en train de les espionner, qui a pour sa part agi en toute délation de cause, et ils se sont donc fait, au final, tout simplement virés.

Ça fait doucement réfléchir. Après les plaintes diverses adressées à ce réseau dont on ne peut apparemment plus se dépêtrer une fois pénétré, on redécouvre avec joie une nouvelle forme des vices cachés de la relation humaine à grande échelle. Quand on sait qu’avec quelques centaines de connaissances autour de soi, on est tous à cinq ou six relations de distance des grands de ce monde, faut salement se méfier. C’est ce que dit d’ailleurs l’avocat des salariés éjectés : « méfiance désormais pour tous les salariés d’avoir l’outrecuidance d’utiliser Facebook pour s’exprimer ». Et donc, a fortiori, d’utiliser Facebook pour échanger quoi que ce soit de pas trop catholique. Avec un outil comme ça, plus besoin bientôt des RG et autres DGSE. En deux clics, n’importe quel quidam qui veut te mettre des bâtons dans les roues aura la voie libre et grande ouverte à la délation. Suffit d’échanger deux ou trois phrases un peu légères sur, par exemple, le zamal, le téléchargement illégal, ou, tiens, la bite à Gudule… Big brother a désormais une nouvelle facette, il est apparu en douceur cette fois, sous la forme d’un gentil ami qui veut te pendre haut et court.

Bien sûr, on est tous fliqués depuis belle lurette, mais les moyens sont de plus en plus faciles et efficaces. Adresse e-mail, adresse IP, suivi bancaire, puce de téléphone, ta trace te poursuit et sent très fort et très longtemps dès que tu pètes dans n’importe quel coin du globe. Le plus inquiétant dans cette nouvelle histoire de Facebook, c’est que les Prud’hommes, qu’on a plutôt l’habitude de voir protéger les salariés, ont défini qu’à partir de l’accessibilité de tes écrits aux amis tes amis, la sphère privée explose de manière exponentielle et devient donnée publique. Merde alors. Comme si Marine Le Pen allait visiter mon mur Facebook, que je croyais si personnel. La pauvre, j’espère qu’elle a autre chose à foutre. Bref faites bien gaffe, on croit toujours qu’on est plus ou moins protégés par soi même, mais qui sait, dans peu de temps, il se peut qu’à l’instar d’une nouvelle loi, les conversations téléphoniques relèvent bientôt de la sphère publique, pour peu qu’on soit abonné chez un opérateur qui couvre tout le réseau européen et qu’on ait un numéro d’appel à 10 chiffres.

Et puis tout ça, ça veut dire aussi que si je télécharge un film en Peer to Peer, il y a sans doute à l’autre bout de la Terre un type malfaisant, violeur d’enfant et mangeur de chair humaine, qui a partagé avec moi une partie du fichier. Brrr !!! Y a des fois, je me demande si vaut mieux pas se faire appeler Arthur et écrire à ventre ouvert sur un bleug à part, au moins ça passe inaperçu…



Arthur