Les vrais coupables

Publié le 25 novembre 2010 par Ladyblogue


Ca m'a énervé.
Hier, c'était la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
C'était aussi la journée de la jupe (l'anti-burqua... je me marre...) lancée par
l'association Ni putes ni soumises (NPNS).

Evidemment, je suis pour le fait que l'on parle des violences faites aux femmes. Je ne manque jamais (rarement) de publier une pub ou une info sur le sujet. Billet sur les violences conjugales, actus, vidéos, publicités (j'ai posté cette vidéo sur la lutte contre le viol avant-hier)... à chaque fois qu'une info touche de près ou de loin ce sujet, je réponds présente.

Mais hier, ca m'a fait chié. Plus que d'habitude.

J'ai un peu lu la presse écrite, un peu écouté la radio, un peu lu les articles sur le web (sites d'infos & blogs), certes tout le monde en parlé. La jupe, pour ou contre, le nombre hallucinant de victimes, des témoignages, de victimes, d'entourage, de policiers, de membres d'associations, toussa. Oui, c'est bien. Et il faut. Oui, il faut savoir. Oui, il faut entendre.

Il y avait aussi, et j'en viens à mon coup de gueule, souvent des articles, des pubs, des dossiers sur des sujets du style "comment "repérer" une femme battue"  et "la honte des autres qui voient et qui ne disent rien".

La honte de ne rien dire, la honte du silence, la honte de la non-dénonciation. Oui.. oui... certes, certes, c'est important de rappeler qu'on doit ouvrir nos gueules puisque pour certains, ce n'est pas une évidence. (Encore une histoire de couilles...).
Mais la honte de tabasser une femme ? La honte de violer ? Rien. Je n'ai rien lu là-dessus. A croire qu'on se trompe de coupable.
Les vrais coupables ne sont pas ceux qui n'osent rien dire, ce sont ceux qui osent lever la main, taper du poing, ceux qui pensent que le fait d'avoir une bite donnent une suprématie indiscutable sur l'autre, ceux qui pensent que la femme leur doit tout : leur respect comme leur cul.
Aucun article là-dessus. j'en sais rien moi, le témoignage d'un tabasseur, le témoignage d'un violeur, comprendre le mécanisme, ce qui leur passe par la tête avant, pendant et après. Si il y a pléthore de documents sur le "comment repérer une femme battue" (d'ailleurs, quand tu les lis, tu es désappointé par tant de banalités... bref...), pourquoi n'en ai-je trouvé aucun sur le "comment repérer un homme potentiellement violeur" ? N'y-a-t-il pas des signes ? Mêmes infimes ? N'y a-t-il pas une sorte de "portrait-robot" de "prédiction" au viol, aux coups ? J'en sais rien en fait...
Ce qui m'a dérangé, c'est que l'on axe toujours l'angle de traitement de l'info vers la culpabilité infondée de la victime, de la culpabilité des tiers qui se taisent et ne font rien... et que l'on a tendance à oublier que les vrais coupables, les seuls vrais coupables, les seuls ultimes coupables, ce sont les hommes.
Et je pense que les femmes battues, je pense que les femmes violées ont aussi besoin de comprendre pourquoi ces hommes font ça, comment ils en sont arrivés là. Ca ne permettra aucun pardon, seulement une bribe d' explication à l'insoutenable, à l'inconcevable.

Chiffres :

Numéro d’appel d’urgence en cas de violences en tout genre : 3919

> 1 femme sur 10 a été violée ou le sera au cours de sa vie.
> 200 femmes  sont violées chaque jour en France, soit 75 000 par an. Dans 80% des cas, l'agresseur est connu de la victime, et un tiers des viols a lieu au sein du couple.
> Le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans violentées est passé de 636 000 à 654 000 en 2008 et 2009.
> 140 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon l’année dernière, ce qui revient à dire qu’une femme meurt tous les trois jours dans ces circonstances  en France en 2010.
> 96 % des auteurs de viol sont de sexe masculin et 91 % des victimes sont de sexe féminin
> 1 victime seulement sur 10 porte plainte.
> 2% des violeurs sont de fait condamnés.

Sources : ministère de la Justice et du Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV)