J'aime plus Paris

Publié le 27 novembre 2010 par Etincelles
Voila bientôt quatre ans que je suis à Paris... et j'avoue que je commence à saturer.
Pourtant cela n'a pas toujours été comme ça.

Lors des 18 premières années de ma vie, j'ai vécu dans une toute petit ville de province. Pas la campagne profonde, mais pas non plus une ville très dynamique.
Et je n'avais qu'un rêve: partir. 
Partir dans un endroit où je pourrais faire du shopping à volonté, où je pourrais voir toutes les expos que je veux et où je pourrais aller au resto après 21h00 si ça me chante.
Je rêver d'un endroit où je pourrais m'habiller comme je veux sans être dévisagée et où je pourrais aller bruncher. Je ne me sentais pas du tout à ma place dans une si petite ville et je n'ai jamais réussi à me faire à la mentalité des gens que je ne trouvais pas assez ambitieux.
Dans un endroit où tout le monde se connaît, j'avais aussi besoin d'anonymat.

Puis la vie a fait que pendant mes études j'ai pas mal bougé, pour au final finir par vivre à Paris, pour le boulot au départ, et parce que j'y ai trouvé l'amour ensuite.
Au départ, cette vie parisienne me semblait idyllique, avec tant de choses à découvrir, tant de choses à explorer et tant de rêves à réaliser. J'avais alors un point de vue très utopique de la vie à Paris.

Quelques année plus tard, le quotidien s'est installé, et je supporte de moins en moins cette vie parisienne. Je supporte de moins en moins le RER A pour aller bosser, de me faire bousculer en permanence et l'agressivité des gens. Je ne supporte plus de dépenser presque l'intégralité de ma paye dans mon loyer et de devoir tout compter en permanence tellement la vie est chère.
Je ne supporte plus de ne pas pouvoir aller à toutes ces expos qui me tentent ou à tous ces concerts qui me font rêver par manque de moyens et de temps.
Je n'envisage même pas de fonder une famille à Paris.
Je n'aime pas la mentalité de (certains) parisiens qui ne pensent qu'au milieu social et à l'image que l'on renvoie.
Et surtout, je n'envisage pas une seconde de trouver tout ça "normal" et de me faire une raison.

dessin: Angeline Mélin


j'apprécie de retourner dans ma ville d'origine le week end. Où tout le monde se fout du dernier vernis Chanel à la mode ou de la taille de vêtement que tu fais.
Je me rends compte aussi que j'ai besoin de calme, de verdure, de ballade en forêt, tout ce qui me faisait horreur dans ma jeunesse. Je rêve même de village de campagne!
Je pense que c'est quand on perd quelque chose qu'on se rend compte de la valeur que cette chose a pour nous.
Je rêve de vie en province, dans une petite ville où je pourrais acheter un appartement, voir même une maison, sans vendre un rein; d'une ville où je n'étoufferais plus dans les transports en communs plus de 10 heures par semaine; d'une ville où je pourrais m'offrir autre chose avec mon salaire que mon loyer et mes courses.
Mais (parce qu'il y a un mais) je n'arrive pas à me décider à partir de Paris.
J'aime trop mon travail, j'aime mes habitudes, j'aime le fait d'avoir ma sœur à proximité et ma famille pas si loin, j'aime pouvoir faire une razzia de macarons Ladurée quand je veux même le dimanche, j'aime voir les films en VO, j'aime aller bruncher le dimanche et j'aime trop me ballader dans les grands magasins. J'aime pouvoir prendre le bus pour me déplacer et découvrir de nouveaux endroits, même après toutes ces années.
Alors pour le moment, je reste à Paris, mais je cherche des solutions. J'ai fait une demande au 1% logement pour avoir un appartement moins cher, j'essaye de m'évader de Paris quand je peux, et surtout je prend mon mal en patience.